Thriller, le célèbre album de Michael Jackson sorti en 1982, vient de devenir le premier disque à être vendu à plus de 30 millions d’exemplaires aux Etats-Unis.
Ce nombre exceptionnel en fait donc le premier album à être récompensé de 30 disques de platine.
Cette annonce vient d’être officialisée par la RIAA, l’organisme officiel qui recense les ventes de disques.
Thriller est bien entendu l’album phare de la carrière de Jackson. C’est sur celui-ci que l’on retrouve des tubes comme Thriller, Beat It ou encore Billie Jean.
Quelques mois après la mort du chanteur, Thriller était déjà passé à 29 millions d’exemplaires vendus. Le record était donc prévisible même si cela parait vertigineux pour n’importe quel artiste d’aujourd’hui.
Car il faut bien le reconnaître, les ventes dans l’industrie musicale ne cessent de baisser depuis l’apparition du MP3.
Le problème est devenu tellement accru que bien des pays ont revu leurs exigences pour les certifications à la baisse.
Ainsi, en France, pour remporter un disque d’or, un artiste devait vendre 100.000 albums jusqu’en 2006. Aujourd’hui, ce nombre a été divisé par deux.
Cette année, Stromae a lui aussi battu un record de vente et de certification en Belgique. Il a ainsi remporté pas moins de douze disques de platine pour avoir vendu quelques 240.000 exemplaire de son fameux Racine Carrée.
L’obtention d’un disque d’or, de platine ou, plus rarement, de diamant, est toujours très apprécié de la part des artistes de l’industrie du disque.
Néanmoins, si le milieu musical essaie de sauver les apparences en distribuant toutes ces récompenses, il est évident que ces trophées reflètent plus l’aveu d’un échec que d’une réussite.
Certes, l’artiste a vendu assez que pour mériter sa récompense. Mais il ne faut pas se leurrer. Car tout le monde le sait, il n’y aura plus jamais de disques vendu à plus de 30 millions d’exemplaires. Si l’on avait pas changé les exigences depuis la dernière décennie, qui, aujourd’hui, aurait encore un disque d’or?
L’industrie musicale s’est sabotée d’année en année en tentant de reporter la faute au téléchargement. Mais c’est un mensonge ,bien évidemment. Sans cela, des plateformes comme Deezer, Spotify et autres n’auraient pas leur raison d’être aujourd’hui. Les labels diraient qu’elles ne les paient pas correctement. Or, ce sont bien les artistes qui se plaignent de cela. Car ils n’ont pas le choix. Aujourd’hui, pour être vu parmi la surabondance de musique, un artiste doit se trouver sur ces plateformes qui imposent leurs exigences et les mènent à la faillite.
Au final, on en revient à la même problématique, c’est l’argent qui mène la danset. Bien plus qu’auparavant, la musique est vue comme un produit et les artistes comme des marques appartenant à leur label.
On martèle quelques artistes (sur lesquels ont va tirer le maximum de profits) aux oreilles des gens et on laisse tous les autres (dont beaucoup sont bien plus talentueux) dans un silence radiophonique et médiatique afin qu’ils n’aient jamais de place sur ce marché déjà bien trop saturé.
Aujourd’hui, le consommateur ne voit pas les changements qui ont détruit la diversité musicale. Il ne voit pas que la majorité des labels affichés sur les albums des artistes ne sont plus que des façades enrichissant une poignée de multinationales qui ont racheté tous ces noms à l’agonie.
Virgin, Rhino, Parlophone, Roadrunner et bien d’autres ne sont plus qu’une illusion aujourd’hui. Ces labels n’existent plus en tant que tels et font bel et bien partie de cette mascarade. Le consommateur a ainsi l’impression d’acheter de la musique dite « indépendante » alors qu’il contribuera juste à nourrir un label bien plus grand et gourmand qui ne se souciera pas des rétributions des artistes ni de soutenir ceux qui en ont le plus besoin.
L’industrie du disque est aujourd’hui, plus qu’avant encore, assoiffée d’argent. Et il est rare, malheureusement de voir autre chose animer ceux qui en font partie.
Résultat, alors que l’on a jamais eu autant de production musicale, d’artistes prêts à se battre pour défendre leur musique, on a l’impression que ces fameux labels et les médias qui dépendent d’eux proposent toujours aussi peu de diversité qu’il y a dix ans. On avait plus de choix dans les années 90 qu’aujourd’hui.
Thriller est certes le fruit d’un travail commercial. Mais le fait est que ce côté commercial, à cette époque, avait une âme et pouvait traverser les âges grâce à divers facteurs qui ont fait sa réussite:
- Il y a le côté exceptionnel et novateur pour l’époque. Jackson avait osé prendre des risques en sortant des carcans de son époque pour proposer quelque chose d’unique et intemporel.
- Le choix des musiciens interprétant ces morceaux fut aussi minutieux et le talent de producteur de Quincy Jones y est pour beaucoup. Visionnaire et extrêmement habile, l’homme savait ce qu’il faisait avec ce disque et son travail paya.
- Le son de cet album est aussi quelque chose d’unique pour l’époque et a marqué les générations à venir. Aujourd’hui, en l’espace de quelques secondes, vous reconnaissez à coup sûr Beat It et bien d’autres tubes. De nos jours, en dehors des ventes qui ont chutées, quel album rempli encore toutes ces exigences? Aucun. Du moins aucun de ceux que ces fameux labels nous vomissent chaque mois qui passe.
De nos jours, en dehors des ventes qui ont chutées, quel album rempli encore toutes ces exigences? Aucun. Du moins aucun de ceux que ces fameux labels nous vomissent chaque mois qui passe.
Adele a beau avoir du talent, vendre énormément, elle ne détrônera jamais le roi de la Pop.