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    The Gallows, quand Charlie rencontre MacBeth

    the gallows dvd

    The Gallows

    de Travis Cluff et Chris Lofing

    Epouvante-Horreur

    Avec Reese Mishler, Pfeifer Brown, Ryan Shoos

    Sorti en DVD/Blu-Ray le 9 décembre 2015

    En 1993, lors d’une représentation théâtrale dans un lycée américain, un adolescent meurt pendu au gibet servant de décor. Vingt années plus tard, la troupe théâtrale de ce même lycée décide de rejouer la pièce The Gallows en hommage à l’étudiant décédé. Une nuit, un trio de lycéens souhaitant saboter l’évènement s’introduit dans le théâtre pour saccager les décors. Mais ils ne sont pas seuls.

    Sorti en direct-to-dvd en Belgique, The Gallows a pourtant été un succès commercial (et non critique) aux Etats-Unis. Avec un budget de seulement 100.000 dollars et une recette de 42 millions de dollars, la boite de production Blumhouse a eu le nez fin en exploitant à nouveau le genre found footage horrifique. De fait, même si le public semble y être familier aujourd’hui, cette technique prouve qu’elle a encore de beaux jours devant elle puisqu’elle fait mouche à chaque film. Assis dans son fauteuil, le spectateur stresse, se ronge les ongles et sursaute.

    Reste alors à pondre une bonne histoire et à ce jeu, The Gallows a plus ou moins rempli son cahier des charges. L’idée de travailler son scénario autour des multiples superstitions théâtrales est en soi une excellente idée. À l’instar d’un certain MacBeth où les acteurs ne peuvent être appelés par leurs véritables noms de peur qu’un accident mortel ne survienne, The Gallows joue son intrigue autour du prénom maudit de Charlie, l’ancien lycéen décédé. De même, la corde trônant au centre de la scène et le vert porté par l’actrice principale sont autant d’indices latents procurant au spectateur l’espoir de voir une boucherie.

    Pourtant, The Gallows se révèle être davantage un film à suspense qu’un film gore voire d’horreur. Non aidé par un quatuor d’acteurs juvéniles peu enclin à se faire dépecer, le film évite d’aller vers un slasher de bonne facture alors qu’il en possédait tous les ingrédients. C’est peut-être à cause de cette esquive involontaire que la narration se perd quelque peu dans un récit chimérique. Son épilogue, à la fois bizarre et prévisible, constitue en outre une déception pour le spectateur habitué aux récits de ce genre.

    En résumé, The Gallows est un film d’horreur de bonne facture exploitant habilement la technique du found footage. Cependant, certains choix scénaristiques restent discutables, les réalisateurs (aussi scénaristes) tirant quelques fois la mauvaise corde.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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