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    Marilyn Manson à l’AB

    Mercredi 18 novembre, le Suricate s’est rendu à l’Ancienne Belgique pour la venue de Marilyn Manson.

    Aux abords de la salle de concert, la tension était palpable : de nombreux policiers épaulaient les vigiles, et nul ne franchissait le seuil sans se soumettre à une fouille méthodique, et vu les circonstances, tout un chacun s’y soumettait volontiers !
    Tout cela a un peu retardé notre arrivée dans l’enceinte de l’AB, mais pas suffisamment pour nous faire manquer les premières notes du groupe d’ouverture : les New Year Days.

    Le son est lourd, les riffs saccadés, la batterie complètement triggée, et nul doute n’est permis : nous avons bel et bien affaire à un groupe de néo metal moderniste, avec tout les défauts que cela implique.

    Les guitaristes aux airs vaguement androgynes sautillent sur place lorsqu’ils ne secouent pas leurs tignasses à s’en briser l’échine. Au milieu, une chanteuse en jupe d’écolière alterne une voix claire et un chant beuglé, sans véritable originalité.

    Les structures des chansons sont prévisibles, mais on le leur pardonnera plus facilement que la platitude des mélodies criardes. Heureusement, tout cela ne durera qu’un petite demi heure. Les retardataires pourront s’estimer chanceux.
    Après une nouvelle attente dans une ambiance illuminée de bleu-blanc-rouge, place enfin au révérend. Un extrait de country, un morceau de hip hop, un peu de Mozart et voilà Marilyn qui fait son apparition sur scène, tout de noir vêtu, presque en uniforme, devant une salle pleine à craquer. Le son est impeccable et on sent tout de suite que la soirée finira mieux qu’elle n’avait commencé!

    Et en effet, le show ne laisse pas de répit aux fans, qui se régalent de chanson en chanson. A chaque nouveau titre entamé ou presque, il y a une petite spécificité scénique : des échasses sur Sweet Dreams, une poudre blanche et suspecte sur The Dope Show, et bien sûr le fameux promontoire sur Antichrist Superstar. Autant d’artifices qui comblent aussi bien les yeux que les oreilles du public.

    La set list s’avère bien équilibrée entre les vieux succès et les nouveaux, de sorte que ni les anciens fans, ni les p’tits nouveaux ne se sentent lésés. Manson propose une prestation scénique chirurgicale, sans rien laisser au hasard.

    On devine beaucoup de professionnalisme derrière tout ça. Trop peut-être. Car lorsque la star, emporté par sa musique, feint l’état de transe ou de frénésie, on sent qu’il y a là quelque chose surfait, de totalement artificiel. Ça manque d’authenticité. Comme si le chanteur cherchait à parodier l’énergumène excentrique qu’il était et qu’il incarnait si bien il y a une dizaine d’années.

    Mais bon, on ne lui en tiendra pas vraiment rigueur. Ce n’est pas si facile de se réinventer, et surtout, on aura passé un très bon moment. Un poil trop court c’est vrai, mais il vaut toujours mieux finir sur une note positive et avec un gout de trop peu que l’inverse !

    Ivan Sculier
    Ivan Sculier
    Journaliste du Suricate Magazine

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