Les pionniers du métal industriel, Fear Factory, sont de retour avec un neuvième album, Genexus. Alors que le dernier Terminator a remporté un certain succès, on retrouve ici une pochette metant en avant un corps de robot qui nous rappelle le dit personnage.
Genexus est un album qui bien qu’étant de bonne facture, s’est néamoins fait de manière un peu particulière.
En effet, suite au départ des bassistes Byron Stroud en 2012 puis Matt DeVries cette année, le groupe a connu encore pas mal de perturbations. Tant et si bien que lorsqu’il a fallu enregistrer ce disque, il n’y avait plus de bassiste dans le groupe.
C’est donc le guitariste Dino Cazares qui a dû s’y coller provisoirement avant que Tony Campos ne vienne rejoindre le groupe après sa carrière dans Soulfly.
Alors, de prime abord, on ne remarque pas trop le changement. Mais ce qui est tout de même frappant dans les crédits, c’est de voir que seuls Burton C. Bell (le chanteur) et Dino Cazares (le guitariste et ici bassiste) sont mis en avant avec l’éternel Rys Fulber aux claviers. Le batteur, Mike Heller est considéré ici comme un simple musicien de session. Chose un peu bizarre donc. Il semblerait que tous les membres ne soient pas égaux au sein de la formation.
Il faut dire que depuis les petites guéguerres internes, le groupe est devenue très instable et les changements de personnel ont fortement affaiblis leur base de fans. Cela s’est notamment beaucoup marqué lorsque le batteur Raymond Herrera et le bassiste/guitariste Christian Olde Wolbers ont quitté le groupe.
Il ne restait alors que le chanteur comme membre originel de cette usine de la peur qui n’impressionnait plus personne. Ensuite, Cazares a refait son apparition, mais compte tenu la manière dont il avait salit les membres du groupes dans la presse, beaucoup de fans ne voulaient plus entendre parler de Cazares.Et voici que ce dernier a repris les rênes du groupes avec Bell.
L’année 2015 était particulière pour le groupe puisqu’ils comptaient fêter les 20 ans de leur célèbre album Demanufacture. Seulement, avec deux membres originaux, la fête n’est pas vraiment au rendez-vous et les promoteurs peu motivés à programmer le groupe en Amérique. Triste évolution, donc, pour un groupe qui était autrefois l’un des fleurons de Roadrunner aux côtés de Machine Head et Sepultura.
Mais bon, revenons à ce Genexus et essayons de voir les choses positivement. Fear Factory a au moins une qualité que l’on doit reconnaître, celle de n’avoir jamais changé. Les thèmes sont toujours axés autour de la technologie et de la fin de l’humanité. La musique est toujours celle de Fear Factory, un mélange entre metal et sons électroniques dominé par une rythmique omniprésente..
Il faut bien le reconnaître, aucun groupe n’est parvenu à faire ce que les pionniers faisaient depuis plus de vingt ans. Essayer de faire ce genre de musique aujourd’hui est extrêmement risqué car vous serez toujours comparés et donc un possible plagier du groupe de référence.
Sans surprises, donc, Genexus s’inscrit dans la lignée des autres disques. On note toutefois un effort accru sur les synthés. L’ensemble sonne toujours de façon cohérente mais on remarque que cette fois, il y a une certaine prise de risques sur certains morceaux.
Prenons par exemple, Dielectric avec cette intro aux cordes un peu à la façon de Sepultura, Soul Hacker qui sort des sentiers battus avec un groove metal des plus efficaces et pour cause, car on retrouve Dean Catronovo à la batterie sur ce titre. (Ce même Dean qui faisait partie (avec Burton C. Bell) du projet G/Z/R mené par Geezer Butler, bassiste de Black Sabbath.)
Il y a aussi Genexus, le titre éponyme, qui rappelle furieusement la période Demanufacture. Un titre donc excellent et qui fait beaucoup de bien aux oreilles des nostalgiques.
Church Of Execution ressort aussi du lot par son style très tranché avec ce que l’on s’attend de Fear Factory. Plus aéré et moins rythmique, le morceau montre un autre visage du mastodon qu’est cette boîte à rythme.
Mixé par Andy Sneap (Testament, Killswitch Engage, Trivium), Genexus est sans aucun doute le digne successeur de The Industrialist sorti en 2012.
Sans être une révolution dans le milieu du metal, ce nouvel opus remplit son contrat et offre un panel de morceaux intéressants et bien ficelés.