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    Kamini a clôturé la saison du MIB en beauté

    Hier soir, le Made In Brussels Show terminait sa saison avec, comme à l’accoutumée, une kyrielle d’humoristes venus convaincre le public du Teatro en quinze minutes. Présenté par l’excellente et sympathique Christine Massy, le spectacle fût au rendez-vous.

    De fait, Manuel Motte, Sum, Bénédicte Philippon, Bruno Bittoun, PE, Kevin le Forain et surtout Kamini, ont répondu à l’appel du MIB pour le plus grand bonheur des spectateurs, présents en nombre pour l’occasion.

    Kevin le Forain, artiste fraichement débarqué, a eu la lourde tâche de chauffer le public. Une prouesse remarquable pour un premier passage que les rumeurs annonçaient excellent. Et ce fût incontestablement le cas. Narrant sa vie de forain et doté d’un accent brusseleir à faire trembler les Marolles, Kevin le Forain s’accapara relativement vite l’assistance. Malgré un rythme inégal dans la manière de débiter les vannes, ce nouvel humoriste recèle d’innombrables qualités qui ne demandent que du temps et de la pratique pour s’exprimer pleinement.

    Le carolo Sum a alors enchainé. Lui que l’on avait déjà pu voir auparavant à Chapelle-Lez-Herlaimont n’a pas déplu au public. Jouant tangiblement sur les clichés sociaux et ethniques, Sum a livré une bonne prestation laissant ensuite la place à Bénédicte Philippon dont nous avions également pu voir le spectacle il y a quelques mois au Café-Théâtre de la Toison d’Or. Si cette dernière nous avait laissé un souvenir mitigé, force est de constater que Bénédicte Philippon a livré au MIB un sketch cinq étoiles où le rythme, plus soutenu qu’il ne l’était jadis, a accentué les phrases drolatiques de cette comédienne hors pair. Devenue une véritable bête de scène, Bénédicte Philippon nous a charmé.

    Une belle mise en bouche pour une autre révélation de la soirée dénommée PE, alias Pierre-Emmanuel. Et quelle révélation ! Débitant de manière désabusée des horreurs, PE est un trublion verbal de la scène. Cependant, le texte est tellement bien rodé et travaillé qu’il en devient majestueux et surtout hilarant. PE est de loin le meilleur humoriste que l’on ait pu découvrir depuis un certain Walter. L’attitude et le phrasé quelque peu similaires des deux hommes n’y sont probablement pas étrangers. Un artiste que nous suivrons dans le futur.

    Chauffé à bloc, le public a dès lors pu se délecter des phrases assassines lancées par la suite par Bruno Bittoun, devenu un habitué du MIB, et Manuel Motte, récemment aperçu dans l’émission Signé Taloche. Tous deux très bons, ils ont laissé une voie royale à Kamini, guest star attendue pour ponctuer la saison.

    L’auteur de la chanson intitulée Marly-Gomont, disque d’or en Belgique et disque de platine en France, revient sur la scène mais cette fois-ci en tant qu’humoriste. Une demi-surprise puisque l’homme, né à une trentaine de kilomètres de notre plat pays, avait sorti son morceau dans un élan clownesque. L’interrogation était dès lors de mise pour cette prestation qui fût au final désopilante. Kamini s’est assurément bien entouré pour mettre en forme ses sketchs. Très juste et maitrisant le stand-up avec un professionnalisme effarant, le Picard a enchanté le Teatro avec pour fil rouge les prénoms africains.

    En résumé, le MIB a prouvé hier soir qu’il avait encore de l’énergie à revendre et qu’il pourra à nouveau nous émerveiller avec de jeunes talents la saison prochaine.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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