Spectre
de Sam Mendes
Action, Espionnage
Avec Daniel Craig, Christoph Waltz, Monica Bellucci
Sorti le 4 novembre 2015
Le MI-6 est en pleine restructuration et doit fusionner avec le MI-5 sous la houlette d’un nouveau directeur. En dessous de lui, M doit composer avec les nouvelles directives et l’esprit aventureux et insoumis de l’agent 007.
Ce dernier, secrètement mandaté d’une mission le ramenant du Mexique, va continuer à enquêter sur une mystérieuse organisation criminelle, désobéissant aux ordres de sa hiérarchie.
Il faut l’avouer, bon gré mal gré, nous avons tous été bercés par les histoires d’espionnage de l’agent 007, alias James Bond. Que l’on soit l’aficionados des romans de Ian Fleming ou simple amateur de cascades des vingt-quatre films qui constituent la saga produite par EON, difficile d’être encore en vie et d’être passé à côté du plus dandy des agents secrets.
Et pour les fans de la saga, le nouvel opus en date Spectre deviendra probablement l’un des plus inoubliables. Ce qualificatif élogieux est avant tout dû au fait que Spectre est un hommage monumental à l’univers de James Bond créé en 1953.
Dans celui-ci, vous revivrez une bonne partie de l’histoire de la saga via des personnages aux noms évocateurs. Sans trop en dévoiler, rien que le titre du film devrait déjà vous mettre l’eau à la bouche.
Sous la direction de Sam Mendes, Spectre démarre de manière tonitruante – comme rarement dans l’histoire de la franchise – avec une scène d’entrée majestueuse dans ses prises de vue, dans sa technique et dans sa schématisation. Accompagnée d’une musique haletante signée Thomas Newman, celle-ci vous envoie à cent à l’heure dans le film et introduit de bien belle manière le générique, tout aussi qualitatif en termes d’image et de musique (Writing’s on the wall de Sam Smith).
Démarrage époustouflant donc pour un long (très long) film qui n’en finira jamais de scotcher le spectateur à son siège, Sam Mendes alternant judicieusement les scènes d’action et les scènes narratives. Côté narration justement, le scénario de ce nouveau James Bond est très bien ficelé, peut-être même trop pour le profane qui pourrait s’y perdre légèrement tant les références sont riches et contribuent quasi essentiellement à l’élaboration de l’intrigue.
Pourtant, dans ce tableau idyllique, une ombre fait tâche : le casting. Si l’idée de reprendre une nouvelle fois Daniel Craig en James Bond peut paraitre logique (même si la classe à l’anglaise lui sied décidément peu), les choix de Léa Seydoux et Christoph Waltz dans les rôles principaux sont contestables. D’un côté, l’actrice française n’a rien d’une James Bond girl digne de ce nom, c’est-à-dire une femme charismatique, presque fatale et d’une beauté naturelle insolente (vous avez dit Monica Bellucci ?). De l’autre, Christoph Waltz constitue à lui seul le méchant trop parfait, un germanophone au sourire narquois pour qui le rôle de méchant sadique est devenu une marque de fabrique depuis un certain Hans Landa dans Inglorious Basterds. Cela n’enlève cependant rien à leurs qualités intrinsèques d’acteurs.
En résumé, Spectre vous fera vivre un bon moment de cinéma. Néanmoins, révisez quelque peu vos classiques, car vous en aurez besoin.