Il y a quelques années, seuls les plus aguerris des amateurs de rock progressif connaissaient le nom de Nad Sylvan. Depuis, un certain Steve Hackett en l’embarquant dans son aventure Genesis Revisited, a permis à cet immense talent de sortir de l’ombre.
Et il était temps ! Compositeur depuis 42 ans, Nad Sylvan n’a sorti son premier album solo qu’en 1997. La pochette de cet album, intitulé The Life of a Housewife, nous montrait déjà que le Suédois était doté d’une personnalité unique.
18 ans plus tard, et 12 ans après son dernier album solo Sylvanite, nous voici donc en présence de sa nouvelle offrande, Courting the Widow, un concept album d’environ 70 minutes. Preuve de sa nouvelle notoriété, une assez prestigieuse liste de guests sont présents sur cet album, à commencer par Steve Hackett, des musiciens live de ce dernier, ainsi que de Roine Stolt, Doane Perry ou encore Nick D’Virgilio pour ne citer qu’eux.
Le concept de l’album est en parfaite adéquation avec la personnalité de Nad. Courting the Widow nous raconte l’histoire du voyage à bord d’un Galion au 17 ème siècle d’un vampire retournant chez lui afin de courtiser la veuve comme le dit si bien le titre.
Musicalement, Nad nous ramène au 17 ème siècle, mais surtout au rock progressif des années 70. Il faut bien l’admettre, toute ressemblance avec certains géants de l’époque, Genesis en tête, n’est pas que fortuite. La voix de Nad est assez proche du timbre d’un Gabriel ou d’un Collins et les compositions rappellent également ce que faisait Genesis à l’époque. Mais attention, ressemblance ne voulant pas dire simple copiage, Nad possède sa propre personnalité musicale fort marquée.
La plupart des 8 titres de l’album suivent une ligne directrice et un tempo assez similaire. Mais la richesse des différents morceaux n’est pas là. Car derrière un Nad bien à son affaire dans son très joli monde imaginaire, une foule d’arrangements, d’instruments, de détails arrivent petit à petit aux oreilles de l’auditeur.
On dit souvent que dans le rock progressif plus que dans tout autre genre, il faut beaucoup d’écoutes pour apprécier pleinement un album. Courting the Widow s’inscrit dans cette veine et se dévoilera lentement mais sûrement, au gré des humeurs de l’auditeur.
Aucun morceau ne ressort véritablement du lot, tout comme aucun morceau n’est dispensable, chacun participant à la réussite de l’opus. Nous avons tout de même eu quelques coups de cœur, notamment pour le premier titre, Carry me Home, avec sa magnifique fin planante. Echoes of Ekwabeth, dans une construction assez similaire, est également un diamant brut aux parties guitare très inspirées. Et puis il y a Ship’s Cat, dans lequel le chat de Nad fait une apparition remarquée est un morceau dont le refrain risque de vous trotter en tête un petit temps.
Courting the Widow est donc un très bon album. Nad Sylvan nous propose une musique riche en influences et en sonorités, tout en ne tombant jamais dans l’excès. Au contraire, cette richesse est parfois tellement bien dissimulée qu’on aurait aimé qu’elle soit plus mise en avant à certains moments.
Pari réussi pour Nad Sylvan qui a réussi à nous faire aimer son univers si riche et décalé et qui mérite bien plus que la simple étiquette de chanteur du Steve Hackett’s band.