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    L’étudiante et Monsieur Henri : adaptation non aboutie

    l etudiante et monsieur henri poster

    L’étudiante et Monsieur Henri

    d’Ivan Calbérac

    Comédie

    Avec Claude Brasseur, Guillaume De Tonquédec, Noémie Schmidt

    Sorti le 14 octobre 2015

    L’adaptation de la pièce de théâtre éponyme aurait pu faire des étincelles. Le public avait suivi, enthousiaste dès 2012, le succès de la pièce étant assuré par Roger Dumas dans le rôle de Monsieur Henri dans une mise en scène de José Paul.

    Vieil homme misanthrope et bougon, Henri vit dans un appartement parisien un peu trop grand pour lui. À son insu, son fils Paul (Guillaume de Tonquédec) poste une annonce sur internet. Une chambre au prix très attractif est disponible pour un étudiant à la recherche d’un toit.

    Arrive Constance (Noémie Schmidt), jeune femme à qui rien ne réussit et qui n’a qu’une idée en tête : quitter son Orléans natal, son père maraicher autoritaire. Mais Constance parvient à peine payer sa chambre. Or, Henri déteste l’épouse de son fils et aimerait bien voir le couple se dissoudre. En échange de quelques mois gratuits de loyer, Constance aura pour mission de briser le ménage de Paul.

    Le film passe à côté d’une excellente comédie. Maniée à l’américaine, avec des dialogues éclairs et un montage rapide, ç’eut été hilarant. Ou bien un drame ténu en accord avec le propos, grave et triste. Ivan Calbérac n’a pas choisi son camp. Oscillant entre des personnages clichés, une comédienne parfois pleine de finesse, parfois lamentable, et avec un Pierre Brasseur qui défend comme il peut les dialogues d’une pauvreté éblouissante, l’aboutissement est chaotique.

    Notons une grave lacune chez Guillaume de Tonquédec, franchement benêt tandis que le rôle a défendre était de valeur : celle d’un homme qui doute, d’un homme en conflit permanent avec un père qu’il aime. D’ailleurs, tous les personnages auraient gagné à être approfondis, explorés, analysés. Pas un n’est superflu. Pourquoi, dès lors, sont-ils tous d’horribles stéréotypes d’eux-mêmes, d’atroces farces, comme s’ils avaient peur du propos et de la nuance ? Faut-il rire de tout, à tout prix ?

    Soyons justes à défaut d’être emballés : la fin est tire-larmes mais nous nous laissons porter et l’émotion advient. Notre intelligence, qui imagine ce qu’aurait pu être le film, va au delà de notre scepticisme et se dit que, finalement, nous sommes un peu Henri et Constance à la fois : des êtres profondément complexes.

    D. T.
    D. T.
    Journaliste du Suricate Magazine

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