scénario : Boucq
dessin : Boucq
éditions : Le Lombard
sortie : 28 août 2015
genre : Franco-belge, humour
Voici une satire sur la mort et avec la Mort bien mordante comme il faut. L’humour pour désamorcer quelques situations angoissantes comme peut l’être le « dernier voyage » est toujours le bienvenu. Mais dans cette bande dessinée, le personnage de la Mort fait bien plus que cela. Il porte un regard moqueur sur nos petites existences et les milles tracasseries qu’elles comportent, tournant presque tout cela au ridicule. Un ridicule qui tombe à pic pour relativiser la vie.
Dans cet Irrésistible besoin d’exister, l’être humain peut se révéler tantôt égoïste, tantôt désespérant d’idiotie, tantôt touchant et, à travers quelques planches bien placées, Boucq parvient aussi bien à toucher là où ça fait mal que là où ça fait rire.
Parlons d’abord de la forme. Le coup de crayon réaliste et les dessins sobrement mis en couleur ancrent chaque mini récit dans la vie quotidienne et permet à la Mort et à son cochon, réincarnation de Lao Tseu, d’exister au-delà de leurs particularités, à savoir : être un squelette et un animal parlant.
Venons-en au fond. L’intérêt principal, pour le lecteur, devrait se situer dans les phylactères et les textes qu’ils renferment. Fort présents dans chaque case, ils recueillent en leurs seins des pépites de réflexions sur la vieillesse, le besoin d’être reconnu ou encore sur le travail. Des phylactères incisifs et drôles, d’autant plus drôles venant de la mâchoire de la mort et du groin de Lao Tseu.
Tout en fantaisie, cet album charrie l’être humain, lui met le nez dans ses propres paradoxes et ses propres bêtises et, tour de force, arrive à nous faire rire de nous mêmes, alors qu’il est bien connu que rire de soi est signe d’intelligence. De là à dire que cet album pourrait vous rendre intelligent, il n’y a qu’un pas que le Suricate ne se permettra pas de franchir pour le moment.