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    A la frite de Claude Semal au Public

    Crédit photo : Bruno Mullenaerts
    De
    Claude Semal et Michel Carcan, mise en scène de Agnès Limbos, avec Claude Semal et Michel Carcan

    Du 03 septembre au 31 octobre 2015 à 20h30 au Théâtre Le Public

    Le Public nous ouvre les portes de son parking où est installé un chapiteau de fête foraine. On nous accueille avec des cornets de délicieuses frites et de la musique de cirque en bruit de fond. L’ambiance est établie. A la frite c’est le nom du fritkot des deux compères Claude Semal et Michel Carcan que l’on découvre sous le chapiteau.

    Tony et son père tiennent cette friterie en face d’une gare depuis 35 ans. Entre le chien Cyrano accroc aux cervelas, les cours de théâtre de Tony qui essaie de persuader son père d’installer un terminal ou d’acheter une friteuse automatique, la vie n’est pas de tout repos. Mais quand les lumières s’éteignent, ce sont les frites (toujours elles) qui prennent vie. Hé oui, la vie d’une frite est finalement bien tragique : entre le spectre d’une mort certaine avec la double cuisson à la graisse de bœuf bouillante et la tristesse de ne jamais pouvoir goûter aux 80 sauces existantes pour finir dans nos estomacs repus après maximum 2 heures de vie, elles mettent ce temps très courts à profit pour faire des bêtises. Et c’est le chien qui en prend la responsabilité. Le sergent cervelas aura d’ailleurs bien du mal à rétablir l’ordre.

    Deux acteurs bien belges pour un spectacle à l’humour parfois irrévérencieux mais jamais irrespectueux et décalé, un adjectif qui nous colle à la peau, enrichi de chansons aux mélodies entraînantes qui restent en tête et dont le CD est proposé à la vente à la fin du spectacle. L’idée est pour le moins inattendue mais ne tombe jamais dans l’imbécilité déliquescente. Pas de chance, en Belgique dès septembre, on commence déjà à se geler les arpions mais tout est prévu : des couvertures sont à disposition pour les plus frileux. Par contre, les bancs en bois ne sont pas très confortables. Qu’à cela ne tienne, la pièce est suffisamment drôle pour oublier nos postérieurs endoloris.

    A la frite c’est un spectacle déjanté et haut en couleur qui fleure bon la friture pour glorifier ce patrimoine immatériel de notre plat pays que tout le monde nous envie.

    Daphné Troniseck
    Daphné Troniseck
    Journaliste du Suricate Magazine

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