Life
d’Anton Corbijn
Biopic, Drame
Avec Robert Pattinson, Dane DeHaan, Ben Kingsley
Sorti le 23 septembre 2015
Le très productif Anton Corbijn signe son cinquième long métrage en l’espace de huit ans avec Life. Un film dans lequel il revient sur la rencontre entre le photographe du magazine Life, Dennis Stock, et un jeune acteur américain au charme envoûtant jusqu’alors inconnu. Il s’agit de James Dean.
Los Angeles, 1955. Le gratin d’Hollywood se retrouve à une petite fête guindée organisée par le réalisateur Nicholas Ray. Peu à l’aise au milieu de toutes ces mondanités, le jeune James Dean, qui vient de terminer le tournage de East of Eden, rencontre Dennis Stock, un photographe ambitieux aux idées originales. Ce dernier tombe instantanément sous le charme de l’acteur mystérieux et si prometteur. Convaincu de son talent, il lui propose même assez rapidement de lancer sa carrière grâce à un reportage photo pour le magazine Life.
Insaisissable, James Dean n’arrête pas de repousser les échéances des séances photos et de fuir face aux demandes de Jack Warner, patron des célèbres studios du même nom. Au point finalement de partir se cacher dans le ranch de son enfance, en Indiana, pour se ressourcer avec son nouvel ami Dennis Stock. C’est alors que des liens de confiance forts vont se créer entre les deux protagonistes. De retour en ville et inspiré comme jamais, Stock signera des clichés qui feront plus tard partie des plus célèbres du vingtième siècle… et immortalisera un mythe parti trop tôt, à l’âge de 24 ans.
Sous ses faux airs de biopic, Life n’est en réalité pas un film qui retrace la courte vie du beau gosse torturé James Dean. En effet, Anton Corbijn est plus concentré sur la rencontre qui a permis à la légende de se mettre en marche et le rôle qu’ont pris les clichés les plus iconiques de Dennis Stock dans ce processus que sur l’œuvre de l’artiste, ou encore son enfance. Le réalisateur met autant l’accent sur l’aura unique et le comportement rock’n’roll du jeune acteur que sur la vie compliquée de son ami photographe, qui a du mal à jongler entre sa vie de famille et ses projets ambitieux qui lui prennent beaucoup de temps.
Côté casting, Dane DeHaan interprète un James Dean délicat, intelligent et fougueux. S’il n’est pas doté de la même beauté instantanée dont profitait l’ancienne idole des jeunes, DeHaan possède lui aussi ce regard doux et rugueux à la fois, qui était l’une des marques de fabrique de l’acteur défunt. A ses côtés, star incontestable de l’affiche, Robert Pattinson pratique un jeu posé, minimaliste et sans fioriture. Il interprète d’une belle manière ce personnage de photographe qui préfère se mettre en retrait face au sujet de son reportage.
Au niveau de la mise en scène, Corbijn met l’accent sur l’aspect intimiste de la relation qui se tisse entre James Dean et Dennis Stock à coups de gros plans, de plans rapprochés et de cadrages précis. Les atmosphères des lieux sont elles aussi bien rendues, comme le Néerlandais en a l’habitude. Enfin, on retiendra le travail énorme réalisé au niveau des décors (reconstitution du Madison Square Garden des années 50) et des costumes qui nous replongent dans l’Amérique post-Seconde Guerre mondiale.