Gaëtan et Julien se sont rendus cette année au Brussels Summer Festival et vous livrent leur impressions. Ils parlent des bons moments, mais aussi des points à améliorer pour ce festival qui a tout de même accueillit 125.000 personnes cette année.
Mardi 18 août : à la découverte des produits nationaux !
La scène pop-rock belge regorge de talents. Qu’ils soient flamands, wallons ou bruxellois, de nombreux groupes parviennent à tirer leur épingle du jeu et se frayer une place sur de belles affiches de festivals.
Ce mardi 18 août, le Brussels Summer Festival mettait justement en valeur cette scène en proposant de découvrir et apprécier les produits du terroir.
C’est d’ailleurs par une découverte, que nous débutions notre première soirée, qui s’annonçait bien sympathique niveau line-up mais mitigée niveau météo.
Abel Caine et ses 5 représentants endossaient le sale rôle de réchauffer un public glacial à l’entame de la soirée. Ils balançaient pourtant un set brut et énergique à la manière de Phoenix et Does It Offend You, Yeah. Les mecs de Binche, qui nous expliquaient après concert qu’ils jouaient depuis deux ans seulement, auraient peut-être eu meilleure place en clôture de soirée. A revoir sans doute.
Direction la Madeleine pour le concert suivant ! La seconde scène se préparait en effet à accueillir Vincent Liben sur le coup de 20h30. Le bruxellois, ex-leader du groupe Mud Flow, y interprétait son dernier album, Animalé.
Le public, toujours aussi calme, put profiter d’une ambiance folk, rock, jazz, poétique,… un réel délice pour ses oreilles que d’entendre l’artiste accompagné de ses talentueux acolytes redonner ses lettres de noblesse à la chanson française de Gainsbourg.
Réchauffée, une partie de la masse populaire quittait la salle et laissait place à l’imposante file humaine de deux cent mètres postée devant l’entrée du lieu pour y admirer l’artiste suivant, Daan.
A notre retour aux Monts des Arts, le groupe néerlandais Roosbeef terminait son set pop rock néerlandophone pour faire place à la tête d’affiche de la soirée : Intergalactic Lovers.
Les Gantois sont toujours un peu sur leur terre à Bruxelles puisque leurs deux dates cette année furent complètes. La dernière, qui plus est, eut lieu devant le couple royal en compagnie de Girls In Hawaii. Rien que ça !
Les trois garçons et la charmante Lara ne s’attardèrent pas pour mettre à l’aise le public. Sur le moment, la légèreté de leur pop rock séduit les novices présents et semble même adoucir le ciel bruxellois qui abandonne au fur et à mesure l’idée d’arroser les festivaliers en cette fin de soirée.
Les membres du groupe quittent finalement la scène un par un après une belle heure de concert ponctuée d’un rappel.
Malheureusement, on ne sut apprécier à sa juste valeur ce concert tant l’ambiance propre aux festivals belges manquait. On espère retrouver par la suite la ferveur qui semblait s’être cachée parmi les nuages dans le ciel de Bruxelles en ce soir de 18 août 2015.
Jeudi 21 août : de l’électro, en veux-tu ? En voilà !
Le Brussel Summer Festival nous ouvrait à nouveau ses portes ce jeudi 21 août pour une nouvelle soirée de concerts.
Au programme : The Ting Tings, The Subs et Basement Jaxx, les trois groupes très électroniques s’enchainaient successivement sur la Place des Palais.
Premier groupe : The Ting Tings. Difficile d’encenser le duo anglais qui s’offrait les services d’un DJ pour essayer d’apporter de l’originalité et de la fraîcheur sur scène. Entre set EDM cliché et live mal sonorisé, on a rapidement abdiqué.
Mention spéciale au batteur, qui après 2 chansons, criait déjà dans le micro : « WE FUCKIN LOVE YA BRUSSELS !!! »… Mouais… Pas nous.
Après 45 minutes de massacre, on s’échappait de la masse afin d’aller s’offrir une 50cl pour oublier le plus vite possible.
Les gantois de The Subs reprenaient le relais à 20h30. Dans les travées, on entendait de tout. « The Subs, c’est tout ou rien », « Il paraît que le leader est complètement taré !». On a rapidement été fixés.
Au cours du premier quart d’heure la place est transformée en dancefloor. Puis, Jeroen de Pessemier, le leader du trio, se permettait toutes les folies sur scène et plus encore en dehors. Nous ne sommes pas prêts d’oublier sa distribution de vodka, son escalade de la structure scénique et ses autres excentricités. L’excentricité du groupe leur fait quitter la scène en laissant leurs instruments à une bande de groupies sur le son bien connu du Pope Of Dope.
S’ensuit le groupe de Basement Jaxx, qui était déjà venu cet été à Bruxelles lors du festival Couleur Café. Encore sous l’euphorie du concert précédent, le public accrocha directement au set house tinté de soul proposé par les anglais.
On clôtura donc notre seconde soirée de bien meilleure façon qu’elle n’avait commencé, avec l’espoir de retrouver la même ambiance le lendemain.
Vendredi 21 août : Les bronzés font du ska !
En ce début de weekend, le BSF mettait les petits plats dans les grands en proposant une affiche très éclectique. La prise d’assaut de la billetterie par des centaines de personnes, annonçait l’ampleur de l’audience du jour. Alice on the Roof, Girls in Hawaii et Etienne Daho. Ces trois noms attiraient toute l’attention des festivaliers du vendredi.
Notre choix se tournait plutôt sur le Mont des Arts pour commencer. Les bons vivants tournaisiens de Skarbone 14 y partageaient leur répertoire ska punk. Les neuf musiciens et le chanteur enchaînaient leurs titres ultra-festifs sur une heure de prestation que l’on trouva bien trop courte.
Puis arriva le moment tant attendu par tous sur la grande scène. Girls in Hawaii y confirmait son statut de superstar de la pop rock belge devant un large public amassé devant le palais royal. Nos oreilles et nos yeux y étaient chouchoutés par la première partie de set très posée et la seconde plus agitée, plus rock ‘n’ roll.
Le groupe, lui, prenait également son pied avec la foule en faisant même une petite allusion à l’absence du roi qui était venu les voir jouer à l’AB quelques mois auparavant.
Après ça, un peu trop oppressés par le monde, nous décidions de mettre de côté Étienne Daho pour écouter Amadou et Mariam qui jouaient sur la scène du MdA. La seconde scène n’avait rien à envier à la principale puisque celle-ci offrait une ambiance très détendue tout en étant assez bien comblée.
Le groupe malien faisait voyager le public dans son univers afro traditionnel tinté de pop.
Euphorique, on liquidait nos tickets boissons en compagnie de la Community Management Team de l’event et du chanteur de Skarbone 14. La suite fut moins musicale, vous vous en doutez bien.
Gaëtan Jonette
Samedi 22 août : le jour où le Palais Royal trembla !
Le samedi était sans doute la journée la plus électrisante de ce BSF. Deux groupes belges, un irlandais et un irlandais de cœur mais américain officiellement avaient la lourde tâche d’enflammer encore plus un public déjà bouillant sous un soleil de plomb.
Le BSF avait beaucoup communiqué sur la tête d’affiche du jour, Triggerfinger. Devenus de véritables stars en Belgique grâce notamment à des prestations live remarquables, le groupe fut fidèle à sa réputation et clôtura cette journée de bien belle manière. Tout ayant déjà été dit ou presque sur le trio de Lier, il nous a semblé plutôt intéressant de revenir sur la superbe prestation des trois premiers groupes.
Peut-être moins connus du grand public, ils possèdent tous les trois la même réputation : celle d’être de véritables bêtes de scène. Et croyez nous, cette réputation n’est pas usurpée.
Affichant fièrement ses racines Wallonnes et plus particulièrement louviéroises, Romano Nervoso nous a offert bien plus qu’un simple concert d’ouverture. En nous proposant un rock faussement simpliste aux influences multiples le tout agrémenté d’une bonne dose d’humour, Romano a hypnotisé une assemblée agréablement surprise. Giacomo Panarisi, le charismatique et enthousiaste chanteur du groupe a livré un show sans complexe, transcendant les (déjà excellentes) compos et reprises du groupe.
Vu la qualité du concert nous espérons retrouver très prochainement le magnifique pantalon flashi, le maquillage bleuté et le déhanché disco de Giacomo à l’affiche d’autres festivités.
Une heure plus tard, ils étaient nombreux à attendre l’apparition du trio Irlandais Therapy ?, véritable star de la scène alternative rock du début des années 90. Même si le groupe a depuis perdu un peu de sa renommée, la bande d’Andy Cairns a une fois de plus donné le meilleur d’elle-même.
Enchainant les morceaux de leur excellent dernier opus Disquiet avec les vieux classiques dont entre autre Nowhere, Stories ou Die Laughing, le groupe était visiblement très heureux d’être présent sur scène. Comme toujours, Therapy ? a métamorphosé certains de ses titres, les rendant plus incisif et plus méchants que sur album. Le plus bel exemple étant le classique Diane, privé pour l’occasion de ses parties violon.
Très bon concert donc, mais le meilleur était encore à venir
Vu le nombre de t-shirts au logo verdâtre dans l’assemblée, on ne pouvait s’y tromper : le public était venu en masse pour participer à la grande messe celtique de Flogging Molly. Et je ne pense pas qu’on ait vu quelqu’un de déçu après ce véritable feu d’artifice. C’est vrai, le punk rock celtique du groupe est taillé pour faire vivre une véritable fête en concert.
Les mélodies rapides et efficaces, accompagnés de doux sons de violon, banjo et autre accordéon ont une fois de plus fait mouche. Pour encore plus enfoncer le clou, le charismatique et dansant leader du groupe Dave King a pris un malin plaisir à jouer sans cesse avec le public. Enchainant hymne sur hymne, Flogging Molly n’a laissé aucun moment de répit aux spectateurs présents, heureux mais exténués.
Julien Sterckx