Récemment devenu l’un des humoristes phares de sa génération, Arnaud Ducret n’en finit plus de remplir les salles de spectacle. Dévoilé au grand public par l’émission Vendredi tout est permis présentée par Arthur, ce grand homme ne recule devant rien ni personne pour faire rire son public.
Pourtant, derrière sa carrure impressionnante et son énergie débordante se cache un homme humble, simple, aussi drôle dans la vie qu’en spectacle. Un joyau de la scène qui se produira avec son spectacle J’me rends les 20, 21 et 22 mai prochains à Auderghem, Ath et Verviers.
Rencontre sympathique avec le père de Maître Li.
Arnaud Ducret, avant d’être humoriste, vous êtes avant tout comédien. Ce métier était-il pour vous une vocation ?
Oui. J’ai toujours souhaité devenir comédien. Je ne me suis jamais posé la question de savoir si j’étais fait pour un autre métier. Dès le départ, j’ai dit à ma mère que je serais comédien et c’est ce qui est arrivé.
Outre cela, je pense que faire un one man show fait partie de mon métier d’acteur en quelque sorte. D’ailleurs, dans celui-ci, j’incarne des personnages, ce qui prouve bien que mon plaisir est avant tout de jouer la comédie.
Maintenant, j’ai eu la chance de tourner des films avant de faire mon one man show. Cela a évidemment permis que le métier me voit en temps que comédien et pas uniquement en tant qu’humoriste.
Vous avez joué dans des films, des téléfilms, des séries, fait du théâtre et créé un one man show. Peut-on dire de vous que vous êtes un touche-à-tout ?
Tout à fait, je suis une agence d’intérim à moi tout seul. (rires)
Plus sérieusement, il est vrai que j’ai déjà fait pas mal de choses. À treize ans, j’ai démarré sur scène dans une chorale où je chantais du gospel. Cela m’a donné des bagages pour la suite car j’ai enchaîné avec des cours de théâtre. Par exemple, dans la comédie musicale Spamalot que je joue actuellement à Bobino avec PEF (Ndlr : Pierre-François Martin-Laval), j’ai un avantage grâce à ma formation en chant.
Mais oui, je suis un touche-à-tout si l’on peut dire.
Il y a un point commun dans la plupart de vos prestations : l’humour. Est-ce vous qui êtes allé vers le comique ou est-ce l’inverse ?
Cela s’est fait naturellement. Depuis que je suis gamin, j’aime faire rire mes potes, ma famille et les gens avec qui je suis. C’était dès lors évident que j’aille plutôt vers la comédie.
Cela dit, comme je l’ai précisé plus tôt, j’ai eu la chance d’être acteur avant d’être humoriste. Je peux donc évoluer dans un univers plus dramatique. Actuellement, je prépare un film avec André Dussollier, qui sera dirigé par Laurent Herbiet avec qui j’ai eu la chance de travailler auparavant dans Adieu, de Gaulle, adieu. Ce prochain film sera un drame et non une comédie.
Mais il est vrai que mon atout premier est l’humour. C’est moi qui suis allé vers la comédie et pas l’inverse. D’ailleurs, ma mère m’a rappelé récemment que lorsque l’on se rendait au cinéma, je lui disais : « Tu sais maman, un jour je jouerai dans un film moi aussi ».
En Belgique, nous vous avons surtout remarqué lors de vos passages dans l’émission Vendredi tout est permis présentée par Arthur. Peut-on dire que cette émission a donné un plus grand élan à votre carrière d’humoriste ?
La vitrine a été évidemment incroyable, surtout pour mon one man show. Avant cela, j’étais connu dans le métier mais moins du grand public. Cette émission m’a permis de me faire connaître un peu plus, c’est certain.
Attention, je ne l’ai pas fait initialement dans ce but-là mais il est vrai que j’ai eu plus d’opportunités et de public après cette émission.
Venons-en à votre spectacle intitulé J’me rends. C’est votre deuxième spectacle qui a déjà été une fois présenté en Belgique alors que le premier ne l’a jamais été…
Oui, j’ai présenté J’me rends aux Chiroux à Liège, dans le cadre du VooRire Festival. Le premier spectacle n’a effectivement pas été présenté en Belgique.
Par rapport à mon passage au VooRire, il faut savoir que j’ai retravaillé certains passages. Le texte a été, avec l’expérience et le temps, amélioré.
Dont le fameux sketch de Maître Li ?
Alors Maître Li, c’est devenu en quelque sorte un tube. Aujourd’hui, plein de gens m’arrêtent dans la rue en imitant les cris que je fais dans mon sketch. Que ce soit en boîte de nuit où le videur m’imite ou les pompiers du haut de leur camion qui crient, c’est formidable.
Ce personnage et les cris qu’il pousse me sont venus de l’époque où je faisais pas mal de sport dont de la musculation. Les mecs qui s’entrainaient à mes côtés, lorsqu’ils soulevaient des poids très lourds, criaient en même temps.
Cela me faisait tellement rire que je les imitais en exagérant bien évidemment.
Ensuite, Maître Li est directement inspiré d’un professeur de karaté que j’ai eu. Je lui ai bien sûr rajouté un accent mais l’histoire du prof qui frappe et qui se casse la main, c’est véridique. Le mec a fait un malaise juste après.
Et vous incarnez d’autres personnages je présume…
Oui, bien entendu. J’ai un sketch avec des personnes âgées ou un autre avec un mec qui, en chantant, chope les interférences de radio. Par contre, même si cela peut paraître loufoque, je leur donne toujours un côté très humain.
Il est important lorsque tu fais de l’humour, de ne pas tomber dans la simple blague. Il faut amener de la profondeur à tes personnages.
Pour avoir choisi le titre J’me rends pour votre spectacle ?
Premièrement, parce qu’il fallait bien choisir un titre. Deuxièmement, je voulais quelque chose de facile à dire et à retenir. Avec ce titre, je peux dire : « demain, j’me rends à Bruxelles ». D’un autre côté, ce titre symbolise le fait que je me donne aux gens.
Même si vous avez joué en Belgique dans le cadre du VooRire, appréhendez-vous l’accueil du public belge pour les trois dates qui sont prévues ?
J’ai plutôt hâte d’y être car mon spectacle avait été très bien accueilli à Liège. Et puis, le public belge est toujours là dans l’esprit de se marrer. Les belges sont des bon vivants, sympathiques et bienveillants, ce qui est très agréable pour un artiste.
Et je me souviens que des gens à Liège n’ont pas hésité à venir me dire qu’ils m’aimaient. Je trouve cela très beau car on sent une grande sincérité.
Par contre, j’appréhende la réception du public parisien où je vais bientôt jouer. C’est un public plus difficile. Maintenant, si ça se trouve, j’aurai une excellente surprise.
Selon les rumeurs, une femme aurait démarré son accouchement lors d’un de vos spectacles. Est-ce vrai ?
Oui, tout à fait. En fait, un monsieur a demandé à me voir avec sa femme avant mon spectacle car elle était fan de ce que je faisais. Alors, quand je peux le faire, en général, je n’hésite pas à rencontrer le public. Nous avons fait des photos ensemble puis elle est allée dans la salle pour voir le spectacle.
Mais à la fin de celui-ci, j’apprends que cette même femme a perdu les eaux pendant la représentation. Alors, est-ce le rire qui a déclenché l’accouchement, je ne sais pas mais je me plais à le croire. Puis, c’est une chouette anecdote. J’espère qu’ils l’ont appelé Arnaud, je n’en sais rien. (sourire)
Actuellement, le film La Grande Aventure Lego est sorti sur les écrans où vous prêtez votre voix au personnage principal, Emmett. Comment avez-vous vécu cette première expérience de doublage ?
Entre Les Profs et Vendredi tout est permis – et puis je le vois tous les jours dans la rue – les enfants m’aiment bien. C’est donc probablement pour cela que la Warner a pensé à moi.
Mais cela faisait partie d’un rêve. Lorsque l’on est acteur, on rêve de faire un jour du doublage.
C’est vraiment un très bon film. Il y a deux lectures dans celui-ci. D’un côté, une histoire pour les enfants et de l’autre, un côté plus nostalgique qui plaira aux adultes.
Une chose est certaine : la vente de Lego va exploser avec ce film.
Enfin, quels sont vos futurs projets ?
Les Profs 2 pour janvier 2015. Ensuite, je pars à Avignon pour présenter mon spectacle pendant tout le mois de juillet. Et pour finir, je devrais jouer dans deux films dont je ne peux encore rien dévoiler si ce n’est qu’il y aura une comédie et un drame.
Propos recueillis par Matthieu Matthys