Le Petit Prince
de Mark Osborne
Animation
Avec les voix d’André Dussollier, Florence Foresti, Vincent Cassel
Sorti le 29 juillet 2015
Avec un titre pareil, il n’est pas peu dire qu’on en attendait beaucoup de ce long métrage d’animation qui mélange images de synthèse pour la majeure partie du film avec la technique du stop motion (c’est-à-dire la technique qui utilise des poupées en papier mâché filmées image par image), conjugué à cela une certaine appréhension quant au transport à l’écran de ce chef-d’œuvre intemporel né de l’imaginaire de l’écrivain, poète et aviateur Antoine de Saint-Exupéry en 1943. D’autant plus que nombre de réalisateurs se sont cassés les dents en tentant cette aventure dont le plus célèbre reste Orson Welles. Après la Bible, Le Petit Prince est le livre le plus traduit et le plus lu au monde avec 145 millions d’exemplaires vendus. Autant le dire tout net et noir sur blanc : c’était un sacré challenge ! Mais la magie poétique ou la poésie magique si caractéristique de cette œuvre était au rendez-vous.
Tout commence lorsque pour entrer à l’Académie Verte, une petite fille passe l’entretien coachée par sa mère hyper-organisée et exigeante. Mais malgré toute leur préparation, elle est recalée. Sa mère décide alors de passer au plan B en s’installant à proximité de l’Académie avec un plan d’attaque ou plutôt un horaire surchargé digne d’un ministre. Sa mère veut que sa fille ait les meilleures chances et le meilleur bagage pour réussir sa vie d’adulte. C’est oublier qu’une petite fille reste une petite fille. Leur maison où elle se cloître pour suivre son programme à la seconde près est mitoyenne de celle d’un vieil homme loufoque et espiègle qui parque un avion dans son jardin. Après lui avoir lancé un avion en papier recouvert du début d’une histoire parlant d’un petit prince, une amitié imprévue et sincère va naître. C’est surtout l’histoire d’une petite fille qu’on enferme dans un monde d’adultes et d’un vieil homme qui n’a pas grandi mais le Petit Prince les réunira.
Avec les voix françaises de nombreux acteurs connus pour le doublage francophone tels que André Dussolier (l’aviateur), Marion Cotillard (la rose), Florence Foresti (la mère), Clara Poincarré (la petite fille) ou encore Vincent Cassel (le renard) et une magnifique bande son composée par Camille, tous les éléments sont réunis pour un long métrage d’animation splendide, très poétique et émouvant. On en a même versé une petite larme. Le Petit Prince est intégré dans le film sous forme d’images en stop-motion qui traduisent bien la poésie d’Antoine de Saint-Exupéry dont il est le personnage central. Le mélange avec l’histoire de la petite fille et de l’aviateur trouve des échos dans l’histoire de l’aviateur et du Petit Prince. Vraiment une belle réussite.