Pitch Perfect 2
d’Elizabeth Banks
Comédie
Avec Anna Kendrick, Rebel Wilson, Hailee Steinfeld
Sorti le 22 juillet 2015
En 2012 sortait Pitch Perfect premier du nom. Tout sourire, plein de bons sentiments et truffé de jeu de mots, il prenait place dans l’univers déjanté des compétitions de chanson A Cappella. La critique était fort positive et malgré un box office moyen, le film connût un énorme succès en DVD.
Trois ans plus tard, Pitch Perfect 2 sort avec nettement plus de panache tout en gardant la barre bien haute.
Les Bellas, après plusieurs années de succès sous la baguette de Becca, se font exclure du tournoi national malgré elles. Heureusement, il leur reste un ticket pour les internationaux ! Pour gagner, il leur faudra se transcender, retrouver la joie simple de chanter à l’unisson, raviver la flamme de leur passion, et ainsi de suite, toutes les bonnes choses habituelles. Les grandes lignes de l’histoire sont simples et efficaces comme dans le premier volet, l’intérêt se situant surtout dans les situations démentes et dans l’humour.
On ne change pas une équipe gagnante et c’est d’ailleurs là que le bât blesse.
Le casting est le même (à quelques exceptions près), les situations sont similaires, des pans entiers du film sont réchauffés et le film en général manque du souffle de vent frais qui caractérisait le premier. Les blagues sont dans la même veine – mais elles n’en sont pas moins drôles – et les personnages gardent tout leur charme et l’alchimie qui les rendent si agréables à regarder.
Le tout fonctionne, mais on sent le coup de mou arriver. Le troisième (c’est pour 2017) risque fort d’enfoncer les portes ouvertes. Il devra innover à plus d’un égard pour satisfaire les critiques cinéma (notoirement bougons), et surtout, l’audience.
Pitch Perfect est-il un vil affront au progrès accompli par les mouvements féministes au cours des vingt dernières années ou au contraire, la représentation moderne d’une prise de pouvoir par la gent féminine de son image médiatique ? En gros, est-ce sexiste et rétrograde ou féministe et valorisant ? La question est partout et avec raison : la réponse est ambiguë. Le thème du sexisme est abordé, directement et indirectement tout au long du film, et surtout pour faire rire. Il serait très facile de disséquer l’une ou l’autre de ces blagues, la sortir de son contexte et en pondre une opinion. C’est tomber dans le panneau d’une impression générale et subjective, puis de la rationaliser en trouvant un exemple qui colle vaguement. Au Suricate, on est plus malin que ça.
Les faits, par contre, sont indéniables. On doit le scénario (et donc tous les moments ambigus) à Kay Cannon, qui est aussi co-productrice. Le film est réalisé par Elizabeth Banks, dont le rôle dans le film est de travailler aux côtés du pire cliché d’ignorance machiste qui soit.
Tous les personnages principaux sont des femmes, toutes les décisions importantes sont prises par celles-ci… On peut se mettre d’accord que, si sexisme il y a, c’est dans nos têtes plutôt que dans le film ?
Bravo les filles !