3 Days to Kill
de McG
Thriller, Drame
Avec Amber Heard, Kevin Costner, Hailee Steinfeld, Connie Nielsen
Sorti le 19 mars 2014
Critique :
Spécialement pour vous aujourd’hui, Luc besson nous livre sa fameuse recette : « la relance d’un acteur sur la fin ». Prenez un acteur sur qui les producteurs ne misent plus un sou. Donnez-lui un rôle qui justifie son âge avancé pour un film d’action, par exemple un agent spécial à la retraite. Amenez-le pour n’importe quelle raison à Paris. Faites-le tomber sur des méchants étrangers venant polluer la capitale française. Mettez sa fille en danger, collez-lui une santé fragile, et des plans de courses-poursuites sous la Tour Eiffel. Libre à vous ensuite de ré-ajuster certains ingrédients afin d’obtenir de légères variations sur le résultat final.
Si Luc Besson nous la livre, c’est parce qu’il vient de la ré-utiliser pour la troisième fois. Luc Besson s’est accompagné de Adi Hasak (From Paris With Love) à l’écriture pour son nouveau film Three Days to kill réalisé par Mcg, Joseph McGinty Nichol dans son entièreté, réalisateur des trois opus « mitigés » que sont Charlie’s Angels et plus récemment, Terminator renaissance et Target.
Cette fois-ci, l’acteur à relancer n’est plus Liam Neeson, déjà bien relancé et récemment à l’affiche de Non-stop mais Kevin Costner. Et on vous l’assure : cela fait bizarre de revoir ce bon vieux Kevin Costner.
Ethan Renner est un agent secret qui s’est depuis longtemps éloigné de sa famille pour la protéger de son métier. Apprenant qu’il est atteint d’une maladie grave, il décide de se rendre à Paris avec l’espoir de renouer des liens avec sa femme et sa fille. Comme vous vous en doutez, son métier et les méchants ne vont pas tarder à le rattraper. Le voilà reparti aux trousses d’un dangereux terroriste au risque de mettre sa vie et sa famille en danger.
Tous les ingrédients sont encore réunis dans cette carte postale parisienne dans laquelle les Américains débarrassent cette ville-musée des méchants qui s’y sont implantés. De quoi faire plaisir aux Français comme aux Américains. Le père tentant de ré-instaurer de vraies valeurs et un vrai amour au sein de sa famille. Ce même père découvrant à quoi ressemble une adolescente en 2014. Bref, tout est là, l’international et l’ intergénérationnel, l’amour et l’action, la faiblesse et la force. Et comme tout est là, le résultat aussi.
À l’arrivée, c’est une production Besson sans surprise mais néanmoins sans faux-pas. Au plaisir de voir un Kevin Costner plutôt convaincant, succède rapidement la monotonie de voir un schéma narratif se répéter pour la énième fois sans même une minuscule prise de risque. Aucun frisson comparable à ceux que provoquait la première vision de Taken. Des mauvaises blagues dans les dialogues, une Américaine blonde sexy-sexy mystérieuse, une adolescente très adolescente, une femme très indécise, forte à l’extérieur mais faible à l’intérieur, des méchants avec des têtes de méchants, et tout plein d’autres clichés. Et bien entendu, l’acteur allemand méchant par excellence, j’ai nommé Richard Erwin Sammel (Taxi, OSS 117) mais ça, ça fait plaisir.
Three Days to Kill est un film qui se regarde pour ce qu’il est, c’est-à-dire un film d’action comme il en sort une flopée par an, devant lequel on prend un peu de plaisir et qui fait sourire, mais sur lequel il ne faut pas fonder trop d’attente non plus.