De et avec Océanerosemarie, mise en scène de Mickaël Chirinian
Le 19 mai 2015 à 20h30 au Théâtre de la Toison d’Or
« Je vous en prie, ne parlez pas à n’importe qui de ce spectacle ».
Voilà les presque mots de la fin de la comédienne qui encourage le public à ne pas inviter n’importe qui à venir voir ce seule en scène. Pourquoi ? Parce qu’il faut l’avouer, ce spectacle n’est pas fait pour tout le monde.
Virulent, titillant, il ne laisse personne indemne et cible avec un humour acide les travers des fameux Bobo ou Bourgeois Bohème, de Paris en particulier. Le bien pensant se prend une bonne claque dans la face et n’a pas d’échappatoire.
La comédienne légitime ses joyeuses et cinglantes attaques envers la communauté bobo en se positionnant comme une anthropologue ayant vécu les choses de l’intérieur. Étant elle-même une ex bobo ou comme elle le dit elle-même une Bonne Blanche Bobo , anti-guerre et anti-racisme.
D’un point de vue contenu, il est riche, drôle, décalé et dérangeant. Il fait une boucle en abordant le sujet du quotidien d’un couple puis en bifurquant vers des questions plus générales pour enfin revenir au couple et à son intimité.
Très intelligente manière de lier le tout et d’aborder divers sujets sans jamais s’éparpiller. Du point de vue de la scénographie, Océanerosemarie occupe l’espace, littéralement. Elle ne cesse de se mouvoir d’un point à l’autre de la scène, mimant personnages et situations, modulant sa voix et ses émotions et c’est littéralement brillantissime. Dès les premiers mots, elle envoie beaucoup d’énergie qu’elle garde jusqu’à la fin. Il n’y a pas de crescendo et il n’y a pas de moment de creux, de repos. Constamment dans l’énergie, son flot de parole et sa présence scénique sont impressionnants.
Chatons violents fait rire par les vérités personnelles qu’il assène avec ce qu’il faut d’humour et d’émotion. C’est donc un spectacle à savourer mais pas avec tout le monde.