Mad Max : Fury Road
de George Miller
Action, Science-Fiction
Avec Tom Hardy, Charlize Theron, Zoë Kravitz, Nicholas Hoult, Rosie Huntington-Whiteley
Sorti le 14 mai 2015
Après avoir marqué les 80 d’une trilogie, la franchise Mad Max a déserté les écrans pendant trois décennies. Le temps pour le réalisateur George Miller de passer d’un échec cinématographique à un autre (Babe 2, Happy Feet 2) et pour les fans de se créer des attentes alimentées par des rumeurs récurrentes du retour de Mel Gibson derrière le volant de son « Interceptor ».
C’est finalement en 2015 que Max reprend donc du service pour un reboot – véritable buzzword dans le monde du 7ème art ces dernières années. Mais ce sera sans Mel Gibson, Tom Hardy – le méchant de The Dark Knight Rises, c’est lui ! – le remplaçant dans la peau du héros.
Après avoir inondé les salles et le web de plusieurs bandes annonces totalement dingues, Mad Max : Fury Road entre enfin dans la dernière ligne droite et explose sur nos écrans.
Au second degré – pour ne pas dire au 79ème -, Mad Max¸4ème du nom, c’est avant tout un film d’action, prototype même du blockbuster américain. Le scénario – aussi basique soit-il – n’est même apparu qu’après le storyboard, l’accent étant, selon les dires du réalisateurs, volontairement mis sur le visuel, les cascades et l’action.
Résultat ? Une course poursuite haletante aller-retour de 120 minutes sans temps de repos, une véritable boule de feu orchestrée à la guitare électrique par un George Miller sous ecstasy. L’ultra-violence est de mise et n’est ponctuée que de quelques phrases – mots ? – prononcées par la voix rauque de Tom Hardy, probablement post-synchronisée par un stagiaire – qui, depuis, doit s’être fait virer. Il faut dire que tout le budget est parti dans les effets visuels et les cascades – oui, bon, d’accord, un peu aussi dans les poches de Charlize Theron et de Tom Hardy.
Le méchant a un air de déjà-vu, quelque part entre le vilain à la mèche blanche de Mad Max 2 – ah, c’est le même acteur ? – et le respirateur artificiel de ce bon vieux Dark Vador. Miller a tout de même le mérite d’inventer un monde totalement barge et décalé composé de mères porteuses, de femmes laitières, d’estropiés, de poussière, de crasse, d’armes inventives et de scènes d’actions réellement impressionnantes – d’autant que seulement 20% du film est réalisé avec effets spéciaux par ordinateur ! Le tout soutenu par une bande annonce électrique et agressive, aux antipodes de la balade pop-rock gentillette de Tina Turner dans le 3ème opus.
Dystopie post-apocalyptique bad-ass, Mad Max version 2015 est une véritable folie furieuse, un film complètement barré où il est difficile de faire la différence entre coup de génie et la daube ridicule. En tous les cas, nous regretterons l’absence du moindre petit caméo de la part du Mad Max originel, Mel Gibson.
Bref, un film fou, fou, fou qui risque de laisser une bonne partie du public pantois et de réveiller la folie de certains !