auteur : Sascha Arango
édition : Albin Michel
sortie : février 2015
genre : thriller
Depuis des années, Henry Hayden mène la vie d’un homme qu’il n’est pas, celle d’un écrivain talentueux et adulé. Mais le véritable auteur de ses textes n’est autre que sa femme Martha, qui préfère rester dans l’ombre et laisser Henry dans la lumière. Tout irait bien dans le meilleur des mondes pour Henry, si son éditrice et maîtresse ne lui révélait pas sa grossesse inopportune. Ne voulant pas révéler la vérité à sa femme, Henry prend une décision qui va le placer dans une situation intenable et mettre en péril son existence entière, bâtie sur le mensonge.
Auteur de télé, de radio et de théâtre, Sascha Arango livre, avec La vérité et autres mensonges, un premier roman sur les rives du polar noir, fait de manipulations en tous genres et de personnages plus ambigus les uns que les autres. Il est difficile de parler de l’intrigue sans en révéler les premiers rebondissements. Si l’on comprend assez vite que le personnage principal n’est pas celui qu’il prétend être, les faux semblants sont au centre de toute l’intrigue et sous-tendent les relations entre tous les protagonistes. Mais le roman ne repose pas non plus uniquement sur les éventuelles surprises qu’il pourrait créer dans ses retournements de situations. Et c’est bien là que le bât blesse.
Effectivement, le personnage principal ainsi que la plupart des secondaires étant parfaitement antipathiques, il est difficile de s’intéresser à leur sort, en dehors du mécanisme de l’intrigue et du piège qui semble se refermer petit à petit sur eux. Hors, passé les quelques premières grosses surprises du récit, celui-ci se relâche peu à peu pour se concentrer d’avantage sur la psyché de son antihéros et de quelques seconds rôles. Lorsque La Vérité et autres mensonges s’achemine vers cette étude de personnages et semble de plus en plus se désintéresser de son intrigue policière, on finit par s’en lasser et attendre le dénouement, en espérant qu’il apporte un dernier sursaut salvateur. Malheureusement ce n’est pas le cas, et c’est bien dommage car le lecteur a ainsi toutes les chances de sortir déçut d’un polar qui commençait de façon très prometteuse.