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    10 ans de mariage, une pièce hilarante

    10 ans de mariage, la pièce à succès d’Alil Vardar va être représentée pour la première fois en Belgique à la Comédie Centrale de Charleroi (du 23 avril au 17 mai) et à la Comédie Centrale de Liège (du 28 mai au 21 juin). À cette occasion, nous avons eu la joie de rencontrer les deux acteurs de la pièce, Nicolas Buysse et Bérénice.

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    Dans 10 ans de mariage, vous incarnez un couple marié. Est-ce que vous pouvez nous parler de la pièce en quelques mots ?

    Bérénice : Cela parle d’un anniversaire de 10 ans de mariage. C’est à partir de ce moment-là qu’il y a deux visions différentes du mariage. Ce sont de grosses caricatures mais elle, la femme, a envie de rester éternellement amoureuse, comme au premier jour. Elle est toute énervée, elle va lui faire une surprise. Et lui, il est à deux doigts de lui dire : « Je te quitte ».

    Nicolas Buysse : « J’ai craqué pour quelqu’un d’autre, je n’ai plus aucun désir. » Cela parle d’un couple depuis leur rencontre jusqu’à leur mort, on va dire. Des choses qui sont toutes assez banales, mais dites avec beaucoup d’humour en fait. Et avec beaucoup d’amour aussi parce que, l’air de rien, ils ne se quittent quand même jamais. Après, ce n’est pas une pièce tragique. Ce n’est pas un Tchekhov sur la vie de couple. (Rires) C’est écrit pour faire rire, donc c’est comme une succession des tableaux, des sketchs à différents moments, mais c’est vrai que ça commence par le jour de la grande fête qu’elle a organisé pour leurs 10 ans de mariage. À partir de là, on remonte un peu dans le temps avec leur rencontre. Puis, on retrace tous les petits accidents conjugaux qui peuvent arriver : l’arrivée des enfants, le corps qui change, le bide chez l’homme et les seins qui pendent chez la femme. La vraie vie en somme.

    La pièce est déjà représentée depuis 3 ans en France, mais c’est la première fois qu’elle sera jouée par vous. L’avez-vous adaptée à votre façon ?

    B : On a fait quelques petits aménagements, notamment par rapport à la Belgique, parce que c’est un texte écrit pour la France. Après, au niveau de la mise en scène, c’est différent aussi. Forcément, dès qu’il y a un autre comédien, il y a une autre personnalité qui arrive, ce qui demande des petits aménagements.

    NB : On l’a belgicisé un peu, mais c’est le même texte, on raconte la même histoire. Mais oui, on a un petit peu adapté à certains moments. On l’a rythmé, on l’a bien rythmé.

    Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce texte ?

    NB : Moi ce qui m’a attiré c’est de pouvoir jouer avec Bérénice, qui est une amie, qui m’a fait cette proposition l’année dernière. Après, ce qui m’attire, au-delà de cette pièce, c’est de jouer un registre comique, ce qui m’arrive que trop rarement dans mon parcours de comédien. J’aime beaucoup aller me confronter à un nouveau théâtre, à un nouveau lieu. C’est un challenge de reprendre une pièce écrite par quelqu’un comme Alil Vardar.

    B : Pour ma part, le peu de pièces que j’ai faites – évidemment par rapport à Nicolas – étaient des comédies. Et très souvent sur ce thème-là parce que c’est un thème universel. Ça dépasse le temps aussi et, même si les choses évoluent, on cherche toujours la solution qui n’existe pas pour les relations entre hommes et femmes. Il n’y a pas de solution. On cherche, on cherche, on cherche. Je pense que c’est ce qui fait courir le monde.

    Vous parlez des relations. Est-ce que vous pensez que cette histoire illustre bien la réalité de couples d’aujourd’hui ? Est-ce que le public va s’y retrouver ?

    NB : Oui, ça j’en suis convaincu. C’est caricatural, on est bien d’accord, mais je pense que tout couple honnête qui se respecte aura vécu, un jour ou l’autre, une petite crise passagère, un problème lors de l’arrivée d’un enfant… Donc je pense que oui. Et ici, le parti pris est d’en rire et d’en rire bien fort (Rires), mais je pense que les gens vont se reconnaitre, effectivement.

    B : …Ou peut-être même que ça va susciter aussi, après le spectacle, des petites discussions. Je n’espère pas de : « Chérie, j’avoue, en fait je t’ai trompé avec Stéphanie, mais je t’aime quand même et tu vas voir ça va bien s’arranger ». Mais on s’attend à voir dans le public des coups de coudes et des : « Dis chéri, ça c’est bien toi ! », ou : « Ah tu vois, toi aussi quand tu me dis ça ! Bah regarde sa réaction, moi aussi ». Peut-être que certains couples vont se rabibocher encore plus parce qu’ils vont comprendre certaines choses. Enfin, peut-être.

    Ce thème d’amour brisé c’est quelque chose de plutôt triste. Comment procédez-vous pour le rendre humoristique ?

    NB : En le jouant sincèrement. On ne pense pas vraiment, justement comme dans un Tchekhov, à la psychologie du personnage. On joue le concret, ce qui se passe ici et maintenant. Ils sont en crise et ils règlent leurs comptes directement. Après, pour les rendre humains, il faut croire à ce qu’on dit, croire dans cet amour. Je trouve que le plus difficile et le plus important dans cette pièce c’est de montrer qu’ils sont hyper forts amoureux par-dessus tout. Moi en tous cas, c’est ce que j’essaie de me dire tout le temps. Quoiqu’il arrive, quelle que soit les méchancetés qu’ils peuvent dire, ils s’aiment, ils s’aiment, ils s’aiment.

    B : On sort les pâquerettes, mais l’amour est plus fort que tout. Avec l’amour, on peut passer au-dessus de plein de choses, notamment par le pardon. Après, par moment, c’est tellement fort.

    Au-delà de divertir vous pensez donc aussi transmettre un message ?

    NB : Non. Avant tout, c’est vraiment « rigolons un peu, tout est relatif ».

    B : « Dédramatisons certaines choses. »

    Pourquoi, d’après-vous, 10 ans de mariage a eu un tel succès en France ?

    B : Parce que ça touche tout le monde, 10 ans de mariage. Il ne faut pas forcément être marié, mais avoir une relation, 10 ans avec quelqu’un. Et là, c’est un homme et une femme, mais ça peut être deux hommes ou deux femmes. Je veux dire, c’est vivre ensemble, donc le quotidien dans un couple quel qu’il soit. Ce n’est pas toujours facile. C’est sûr qu’au début on a les yeux qui pétillent, on ne voit pas les défauts de l’autre parce que chacun les cache et on se montre au meilleur de soi…

    NB : Et puis arrive le jour où on pète au lit. (Rires) Je crois que si ça se joue et que ça marche tant, c’est que les gens ont envie de se marrer. Ce n’est pas toujours facile. Parfois le théâtre est un peu élitiste, mais les gens ont parfois juste envie d’arriver dans un théâtre et de voir un truc où ils ne vont pas devoir trop réfléchir, où ils vont se reconnaître, où ils vont être avec des vrais comédiens devant leurs yeux et vivre un moment privilégié. C’est quand même génial le théâtre.

    Est-ce que vous croyez qu’en Belgique la pièce sera également si bien reçue ?

    B : Mieux ! (Rires) Les premiers vont venir voir et après ce sera du bouche à oreille. S’ils ont aimé, s’ils ont trouvé ça sympa, s’ils ont rigolé, ils vont le dire, donc le public belge sera de toute façon présent. Et ça fonctionne parce qu’on rajoute des dates, donc c’est vraiment très bien. C’est qu’ils en ont entendu parler et puis il y a le thème aussi. C’est Nicolas qui me disait : « Tu vas voir, il va y avoir plein d’anniversaires de mariage ».

    NB : On va se ramasser tous les couples quoi. Mais même les 20 ans, les 30 ans, les 40 ans, les 10 ans… Tous ceux qui ont envie de fêter un anniversaire de mariage, venez ! Il y a les noces d’or, les noces de truc, les noces de coton, mais venez ! Toutes les noces peuvent venir chez nous. Un an de mariage par contre, on ne les accepte pas. (Rires) Il faut au moins trois ans on va dire. En dessous c’est de l’adolescence prépubère, fade et insipide. (Rires).

    Propos recueillis par Joanna Loga-Sowinska


    10 ans de mariage : jusqu’au 17 mai 2015 à la Comédie Centrale de Charleroi, puis du 28 mai au 21 juin à la Comédie Centrale de Liège.

    Réservez vos places en cliquant ici.

    Joanna Loga-Sowinska
    Joanna Loga-Sowinska
    Journaliste du Suricate Magazine

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