Hier soir, D’jal a enflammé la salle du W:Halll qui affichait complet pour l’occasion. Une réussite d’autant plus retentissante que peu de publicité avait été faite pour promotionner le spectacle de ce jeune humoriste, c’est dire tout le potentiel de l’intéressé.
De notre côté, nous n’avions jamais entendu parler de cet artiste. Qui donc est ce D’jal que le public semble déjà aduler ? Comment se fait-il qu’il nous soit inconnu ? Est-ce un simple feu follet de l’humour ou incarne-t-il l’avenir du stand-up ? Ces questions – parmi tant d’autres – nous ont titillé l’esprit et il faut bien avouer que nous partions avec un a priori plutôt négatif.
De fait, c’est par Youtube que nous avons fait connaissance avec le phénomène, tout comme la grande majorité de ses fans. Dans son sketch devenu culte du « Portugais », D’jal pastiche l’ouvrier lusophone, non sans exagération. Même si ces quelques minutes nous semblaient correctes, nous avions néanmoins beaucoup de doutes quant à la consistance d’un spectacle d’une heure et demi. Bien mal nous en a pris puisque D’jal n’est pas seulement un bon imitateur, c’est l’un des humoristes les plus doués de sa génération.
Dès l’entrée sur scène, l’homme a fait circuler toute sa bonhomie dans l’assemblée. Doté d’une énergie incroyable et d’un sens de la répartie hors du commun, D’jal s’est accaparé l’assistance en quelques minutes. Mais, alors que bon nombre d’humoristes auraient ensuite calmé le jeu pour nous narrer leurs drôleries, D’jal a choisi de garder un rythme effréné et un débit soutenu. Un point fort dans le stand-up.
Mais l’un des autres atouts du personnage – hormis celui d’avoir des textes bien travaillés -, c’est d’avoir évité le piège de l’humour communautaire. Ce style d’humour ciblé où les mots et les blagues choisies excluent une bonne partie du public. Évidemment, comme tout artiste de stand-up, D’jal raconte sa vie et la confronte dès lors avec ses origines. Mais il ne reste pas ancré là-dessus, quitte à y revenir ultérieurement.
Bref, Just. D’jal est une réussite. Drôle, amusant, énergique et ironique sont les meilleurs adjectifs pour définir ce nouveau trublion de la scène hexagonale.