Sacro Gra
de Gianfranco Rosi
Documentaire
Sorti le 16 avril 2014
Critique :
C’est une mosaïque humaine composée de la vie des hommes et des femmes vivants à portée du grand contournement routier de Rome qu’offre le réalisateur italien Gianfranco Rosi au travers de son nouveau documentaire Sacro Gra. Récompensé par le Lion d’Or lors de la Mostra de Venise de 2013, ce long-métrage se penche, au travers de ses protagonistes, sur l’expansion de Rome.
Avec sa caméra, Gianfranco Rosi explore les différentes facettes d’une réalité quotidienne qui prend vie aux abords de la capitale italienne. Aux antipodes de l’image traditionnelle de Rome, ce film donne à voir la ville loin des repères artistiques, religieux et historiques dans lesquels la capitale a l’habitude de se dévoiler. Se nourrissant de la lumière, de la chaleur et du vacarme ambiant, Sacro Gra témoigne sans nous compter fleurette de la vie de ces gens, prenant place sous une même ombre, celle de la GRA. Qu’il s’agisse d’un vieux pêcheur, d’un ambulancier solitaire, d’un aristocrate moderne ou d’un couple de prostituées, tous ces personnages sont des marginaux face à la ville et à son image traditionnelle.
La force de ce film se situe dans la beauté de ses plans et dans son traitement de la lumière. Esthétiquement, Sacro Gra nous charme. Malheureusement, le fond du film n’atteint pas la même portée que la forme et, au final, le documentaire n’apporte que très peu. Gianfranco Rosi se contente de témoigner d’un quotidien en effleurant la vie de certains de ses protagonistes mais sans explorer en profondeur leur potentiel et sans partager un véritable message. À l’image de la GRA dont il veut parler, Sacro Gra semble tourner en rond pour laisser dans l’ombre ce qu’il y a vraiment à partager. Le film s’étend lentement dans une succession d’exemples d’un quotidien, certes éloigné géographiquement, mais qui se retrouve aux abords de toutes les grandes villes, auprès des habitants des périphériques.