Avec The Stranger, Dracula se retourne dans sa tombe
Dans The Stranger, un vampire tente de retrouver sa dulcinée perdue depuis longtemps. Pour profiter du temps avec elle ? Non non, pour la trucider. C’est tout de suite moins romantique. Il y a plusieurs catégories dans les films de vampires. Il y a ceux qui aiment la faire à l’ancienne avec des bains de sang et des vampires plutôt barbares, il y a ceux dans lesquels les vampires sont des créatures raffinées mais torturées, et avec The Stranger, il y a ceux dans lesquels le vampire est une grosse loque pleurnicharde qui se fait démonter par tout le monde tout au long du film. Avec un rythme lent et une mise en scène plutôt brouillonne, on s’ennuie ferme devant The Stranger. À première vue, le réalisateur voulait donner un petit atmosphère de Morse dans son film, pari raté. Dommage, car celui-ci comporte certains concepts intéressants qu’il aurait été judicieux de creuser un peu plus. Mais The Stranger manque un peu de tout dans sa réalisation, sans pour autant être incroyablement mauvais.
Gilbert Montagné contre les loup-garous
Avec les films de loup-garous, c’est un peu quitte ou double. Soit le film est accueilli très chaleureusement parce qu’il apporte une touche très sympathique à un genre extrêmement codifié, soit il se plante royalement et va rejoindre le panthéon des innombrables daubes que nous avons déjà pu voir dans ce style. Heureusement, Late Phases fait partie de la première catégorie. Nous allons suivre les pas d’un vétéran de guerre qui est revenu aveugle du Vietnam et qui va s’installer dans un village composé de vieux, une sorte de maison de retraite en plus grand si vous préférez. Le fait que le personnage principal soit aveugle apporte déjà un angle intéressant à l’histoire même si ce côté n’est pas forcément assez exploité. Late Phases recèle en tout cas quelques concepts qui apportent pas mal au film, même si la fin de celui-ci et la traditionnelle bataille finale retombent dans un style beaucoup plus attendu avec des « headshot » en veux-tu en voilà. Le long-métrage arrive en tout cas à créer une belle ambiance et le scénario est très bien ficelé. Les choix scénaristiques, comme celui de révéler l’identité du loup-garou bien avant la scène finale, sont totalement assumés et ça plaît. Late Phases est certainement une des bonnes surprises de ce BIFFF 2015.
The Canal
Grosse déception pour ce film qui reprend des clichés en boucle pour nous servir au final une œuvre aussi soporifique que mal filmée. Un ennui qui ne fait que s’aggraver au fur et à mesure que l’intrigue avance. Une intrigue qui, d’ailleurs, tient sur un demi cure-dent tant elle semble être un copier coller de nombreux films qui ont fait le succès du cinéma de genre durant les 15 dernières années (nous ne mentionnerons pas cette affreuse scène tout droit inspirée de The Ring, mais en version du pauvre).
Bref, la seule chose amusante dans le ciné 2 lors de la projection d’un tel échec cinématographique, cela reste le public qui fut déchainé durant toute la séance.
German Angst
Il est des jours où l’on se pose vraiment la question « Mais pourquoi je m’inflige tout ça ? ». Quand vous vous êtes envoyé des bouteilles de téquila toute la nuit et que le réveil semble être le moment le plus insurmontable de votre vie. Quand vous décidez que oui, vous allez terminer cette mitraillette sauce andalouse après votre Durum sauce à l’ail parce que « c’est pas bien de jeter ». Ou quand vous décidez de regarder German Angst. En entier.
German Angst se divise en trois sketch, chacun réalisé par un maitre de l’horreur allemande.
Le premier segment relate l’histoire d’une charmante petite adolescente qui, pour passer le temps entre deux épisodes de Pokémon, adore torturer son géniteur à coup de sécateur et de scie électrique. La caméra tressaute, l’image est mauvaise, les gros plans s’enchainent et la voix off nous raconte à quel point la vie des cochons d’inde est passionnante. La salle se révolte devant les longueurs et se régale devant les litres d’hémoglobine versés.
Le second segment fut pire. Réellement. Un scénario vide relatant les aventures d’un couple de Polonais agressé et torturé par une bande d’Allemands à tendance Nazi. Simplement de la violence. Gratuite. Sans fondement. Du trash à l’état pur sans aucun but si ce n’est celui de faire mal aux yeux. Le sang coule à flot. Les ignominies s’enchainent. Et la réalisation rend malade. La caméra bouge sans arrêt, l’image vous heurte tant sa qualité est mauvaise et le son, probablement amplifié pour augmenter le malaise du spectateur, finit par lui filer la migraine de l’année. Au final, c’est un peu la honte du cinéma qui se déroule devant vos yeux.
Si le troisième segment commence un peu mieux que les précédents, il finit quand même par s’enfoncer dans du trash mal filmé. Suivant un homme pas bien malin dans les tréfonds d’une secte amoureuse de la mandragore, le dernier segment finit de nous achever.
German Angst n’a finalement créé aucune anxiété (ndlr : Angst signifie anxiété en allemand) au sein du public. Simplement du dégout, de l’ennui et quelques nausées. L’œuvre aurait donc pu s’appeler German schmach, ça aurait été beaucoup plus proche de la réalité.
Born to Die, encore plus efficace que le marchand de sable
Mais qu’est-ce que mes yeux viennent de voir ? Mes oreilles d’entendre et mes neurones de subir ? Écrire une chronique journalistique sérieuse sur Born to Die, c’est un peu comme avoir une érection devant German Angst, c’est impossible à moins d’être plutôt tordu. Alors oui, le film est totalement délirant mais il l’est même trop. On a vraiment l’impression de voir en film des idées surgies de l’esprit dérangée de deux hommes sous champignon pendant deux mois. L’enquête policière loufoque qui sert de trame au film ne sert en fait qu’à pouvoir dispenser à haute dose des blagues pas vraiment recherchées et des situations totalement improbables. Les fans du genre auront adoré, d’autres en auront profité pour piquer un petit somme.