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    BIFFF 2015 : d’excellentes suprises et du (bon) gore en CINE 2

    TheTarget

    Thriller Corréen d’excellente facture, The Target (remake de A Bout Portant) se trouve une niche de qualité et l’exploite avec brio.
 On suit l’histoire d’un jeune docteur dont la femme (enceinte) se fait enlevé au petit matin. S’il veut revoir sa femme, notre docteur doit extraire un patient de l’hôpital où il travaille, patient qui s’avère être le principal suspect dans une affaire de meurtre crapuleux.
 Histoire assez classique du poisson hors de l’eau, le film tourne bien vite les clichés du genre à son avantage. Le héros ne passe pas son temps à geindre et pleurer sur son sort, mais ne se transforme pas non plus en machine de guerre. Ce rôle est laissé au suspect et patient.
 Le réalisateur trouve un équilibre entre action, intrigue, et développement de personnages qui permet à chacun d’avoir son petit moment personnel tout en gardant un train d’enfer. Le film est tendu comme un string sans être fatiguant, et l’action est brutale, violente et sanglante sans être gratuite.
 La cinématographie est sobre, élégante et se fait oublier pour laisser le champ libre aux personnages.

    Soyons clair : le scénario est fantastique. Les rebondissements sont bien amenés; on est mené par le bout du nez et on aime ça.
 Seul ombre au tableau : le jeune docteur qui vit la grande aventure de sa vie et n’a pas l’air d’en tirer grand chose. Il est notre point d’entrée dans le film et se fait vite éclipser par d’autres personnages, mais on aurait aimer le voir tirer une Leçon de son épopée.

    Détail qui a son importance: le générique contient une petite scène supplémentaire qui vaut le coup d’être vue.

    faults

    Ecrit et réalisé par Riley Stearns, Faults est le genre d’excellente surprise dont le BIFFF a le secret. 
On suit le personnage D’Ansel Roth, (Leland Orser, Taken 1, 2, 3) spécialiste des cultes et sectes en tous genres, dont la carrière est au plus bas. 
Criblé de dettes, il accepte d’aider un couple dont la fille de 28 ans s’est fait embarquée dans « Faults », une secte mystérieuse. Le film présente ce personnage antipathique en quelques scènes qui nous font cependant ressentir une certaine chaleur vers ce pauvre bonhomme tombé plus bas que terre. On découvre ensuite Claire (Mary Elizabeth Winstead, Scott Pilgrim Vs The World), qui pour une adepte de culte semble avoir sa vie bien en main.
 La mission du protagoniste est de déprogrammer Claire de ses croyances erronées afin de la ramener vers les bras grands ouverts de ses parents, procédure des plus délicates, aux chances de succès infimes, comme la carrière du protagoniste en témoigne.

    Le sujet étant plutôt original, on s’attend à du gros matos, et on est amplement satisfait. Les personnages sont bien construits, l’intrigue est solide, l’univers du film est suggéré en quelques plans bien choisis, bref on est dans les mains d’un artisan compétent.
 Démarré comme une comédie un peu surréaliste, le film transitionne en douceur vers un thriller jouant sur les relations de pourvoir entre les divers personnages. On est vite emportés par le ton du film et les performances (particulièrement celle de Leland Orser), qui se prêtent merveilleusement au sujet. Ne vous attendez pas à des fontaines de sang, mais plutôt à une descente dans les tréfonds d’un homme brisé, à une analyse de ses péchés intimes, aux raisons de son mal-être.
Seule ombre au tableau est la fin qui SPOILERS SPOILERS. On aurait aimé avoir une explication au sujet des SPOILERS SPOILERS.

    Pour que le public du BIFFF aime un film pareil il faut vraiment qu’il soit très réussi et c’est le cas. Le film aborde un thème délicat et en sort la tête haute. Original, vibrant, unique, il vaut vraiment le coup.

    La jalousie est un vilain défaut

    greatful dead

    On connait le Japon pour ses traditions séculaires, sa cuisine ou encore ses mangas, moins pour ses détraquées possessives et gérontophiles. Greatful Dead, c’est l’histoire d’une fillette qui, disons le sans ambages, a eu une enfance de merde. Alors, quoi de mieux pour compenser que de jouer les voyeurs chez des personnes en marge de la société ? Mais quand une méchante bénévole ose venir en aide à un de ses sujets, elle va se fâcher toute rouge ! Le concept du film est intéressant et la performance des acteurs est à souligner dans ce Greatful Dead par moment dérangeant mais parfois aussi amusant. L’ambiance générale du film est vraiment à part et le réalisateur parvient très bien à nous prendre dans l’histoire. Au final, même si l’action tarde fort à venir, on passe un bon moment devant ce long-métrage. Petit bémol tout de même pour le rythme du film, parfois beaucoup trop lent. En effet, la trame met très longtemps à se mettre en place mais ce qui s’ensuit en vaut la peine.

    L’accueil du film a en tout cas été plus que positif, avec le nombre de détraqués dans les salles du BIFFF, le contraire eut été étonnant.

    Tant que ça reste dans la famille…

    TheSleepingRoom

    Alors oui, The Sleeping Room est un film à petit budget, oui l’histoire est fortement tirée par les cheveux, oui il ne se passe quand même pas grand chose, mais avec le budget qu’il a, le film s’en tire tout de même pas si mal. Cette réalisation revisite pour la énième fois le mythe de l’ancêtre psychopathe, vous voyez, ce vieil oncle qui a un jour pété les plombs, a tué toute sa famille et qui ensuite s’est fait lyncher sur la place publique ? Oui oui, celui-là. Entre possession fantomatique et film de détective, The Sleeping Room souffre surtout d’un rythme très peu élevé durant tout le film. Néanmoins, plusieurs concepts sympas sont à souligner tout au long du film, avec par exemple le coup du mutoscope qui apporte quelque chose de sympa.

    Au niveau des acteurs, ils sont tous plutôt convaincants, mention spéciale pour Joseph Beattie et David Sibley qui livrent une très bonne performance. Au final, on aura pas beaucoup tremblé devant ce The Sleeping Room mais on se sera tout de même bien amusé.

    Je suis Charlie, tu es Charlie, tuez Charlie

    charlies-farm

    Une heure, c’est le temps qu’il a fallu pour que l’on voie un peu d’action dans Charlie’s Farm. Et tout ça pour ne même pas voir une seule fois la poitrine de Tara Reid, remboursé ! Mais après une heure, c’est sûr que de l’action, on en a vu pas mal. Ce Charlie’s Farm se présente comme un slasher fort sympathique dans lequel des jeunes innocents (mais surtout très bêtes) vont camper dans la maison de psychopathes décédés depuis longtemps. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que leur sympathique rejeton attardé mais néanmoins assoiffé de sang rôde dans le coin et n’aime pas qu’on lui vole son nounours ! Ai-je précisé que le-dit rejeton faisait 2m30 ? C’est une information utile. Toujours est-il que sans fleurer bon l’originalité, Charlie’s Farm a au moins le mérite de nous divertir durant sa dernière partie à coup de corps découpés ou autre passages sanglants à souhait. Certains passages durant la première heure sont tout de même fort dispensables et auraient vraiment aidés à ce que l’action se mette plus vite en place. Mais ne faisons pas les fines-bouches, on voulait des tripailles, on en a eu à foison.

    Olivier Eggermont
    Olivier Eggermont
    Journaliste du Suricate Magazine

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