C’est cet instant-là. Le seul que tu attends, toi, nous, eux, depuis un an. Le moment de passer ces portes, de rentrer dans cette salle, de prendre place sur ces sièges (au demeurant inconfortables).
Et puis soudain, ça y est. Le BIFFF 2015 commence. Les lumières diminuent. L’animation commence. Et subitement, c’est comme si tu étais happé par un souffle d’air immense. Tu es embarqué dans ce voyage merveilleux, indescriptible qu’est le Brussels International Fantastic Film Festival.
Guy Delmotte rentre enfin en scène. Il y accueille le très belge et très connu Jaco Van Dormael qui, premier réclamé de cette édition 2015, n’hésite pas à pousser la chansonnette. Ovation dans le public. Guy revient. Il nous présente le prochain invité.
Joe Dante. Punaise. LE Joe Dante. L’homme qui t’a fait voyagé au pays des mogwais il n’y a finalement pas si si longtemps. L’artiste semble surpris devant ce public si étrange. Un public qui commente ce qu’il dit, qui se lance des ballons, qui lui réclame une chanson. Un public à nul autre égal, qui marque chaque année des dizaines d’invités, des centaines.
Fait Chevalier de l’Ordre du Corbeau, Joe Dante vient rejoindre les grands du cinéma de genre, au coté de William Friedkin, de Terry Guilliam et bien d’autres.
Ca y est. Le BIFFF est lancé. Il débute en fanfare avec le très attendu Burying the Ex du susmentionné, Joe Dante.
Et soudain, tu le sens au fond de toi. Il bouillonne. Il trépigne. Le bonheur du BIFFF est bien là. WELCOME.
Burying the ex
On n’aurait pas pu rêver mieux pour démarrer cette édition 2015. Un film qui mêle humour, gore et sexe (ouais bon, quelques paires de seins, rien d’alarmant non plus). Mené par Anton Yelchin (qu’on avait déjà croisé dans Odd Thomas, film présenté au PIFFF 2013), Burying the Ex nous emmène dans les tréfonds d’une histoire de zombies, d’amourettes et de meurtres. Un juste retour à la comédie de genre pour Joe Dante qui signe ici une œuvre à la fois drôle, sanglante et franchement assez délectable. Mettant en scène un jeune vendeur de farces et attrapes en proie à d’affreux doutes concernant sa relation amoureuse, Burying the ex est sortie tout droit de l’esprit d’un certain Alan Trezza. Au départ court, le voici donc présenté sous la forme d’un long métrage pour notre plus grand bonheur !
Cette ZomCom avait pourtant du mal à commencer. Les 20 premières minutes ne présageaient rien de bon, néanmoins, les sidekicks s’enchainent et déchainent les zygomatiques du public.
Si le film semble léger et désinvolte, il en ressort finalement une métaphore de l’effritement d’une relation longue. Le fantôme de l’ex qui plane, la culpabilité qui nait de la rupture et cette relation qui, au final, perdure, tuant à petit feu chacun des partenaires. Une symbolisation qui finit le travail d’identification du spectateur. On se délecte des nombreux clins d’œil au cinéma de genre, on raffole des scènes proches de la nécrophilie et on adore le ton décalé utilisé tout au long du film. Bref, Burying The Ex, c’est une ouverture de BIFFF comme on en reverrait. Le genre de film qui permet à un public révolté de se déchainer. Et c’est tant mieux !
Et demain y a quoi ?
Il y aura du lourd, du très très lourd ! Dans la première salle (la grande aux fauteuils rouges pas confortables) vous pouvez découvrir les péripéties dans geek asiat’ fan du jeu de Go qui va se venger (The Divine Move). Ah ouais, c’est aussi un taulard. Pandanlagl. Mais c’est surtout à 20h que l’on attend le plus de monde : La Isla Minima d’Alberto Rodriguez, la dernière peloche fantastique espagnole qui a fait une razzia sur les Goyas. Le petit dernier, The Guest voyage depuis les states et possède à la barre les réalisateurs de You’re Next. C’est l’histoire un peu bizzaroïde d’un vétéran venant voir la famille d’un de ses potes mort au combat et qui passe du temps avec le petit frère et la petite soeur. Mais le zig a l’air bien plus bizzare que juste un soldat venu rendre hommage.
Du côté de la deuxième salle (celle qui est petite mais confortable), découvrez du Elijah Wood movie (Open Windows), des expériences génétiques en Argentine (The Missing Part), un torture porn allemand (True Love Ways), un Lovecraft movie (Spring) et enfin pour la séance où tout est permis, le premier Midnight Movie, Zombie Fight Club de Joe Chien : annoncé comme un mélange de The Raid et Fight Club …. avec des zombies !