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    Un point c’est tout par François Boucq

    Un point c'est tout

    dessin & scénario : François Boucq
    éditions : Le Lombard
    sortie : février 2015
    genre : humour

    Le passage de François Boucq des éditions Casterman aux éditions du Lombard est une aubaine pour les lecteurs. En effet, c’est l’occasion pour les bédéphiles de s’offrir la réédition de deux de ses bandes dessinées devenues cultes : Un point c’est tout et Point de fuite pour les braves.

    Dans Un point c’est tout, nous suivons les réflexions philosophiques surréalistes de Jérome Moucheront, personnage fétiche de Boucq.

    Jérome Moucheront est un héros pas comme les autres. Cet agent d’assurance arpente la jungle quotidienne vêtu d’un costume-léopard, un stylo planté dans le nez. Il se retrouve entouré de ses compères dans le bar du coin pour débattre du point. Un point qui se transforme en trait puis forme les contours d’un personnage qui évolue dans un milieu donné régi par la perspective.

    Pas très clair tout ça… En effet, le récit de Boucq baigne dans le surréalisme. C’est pourquoi, résumer cet ouvrage est extrêmement ardu. En clair, Un point c’est tout est un condensé d’histoires courtes et d’illustrations gravitant autour du point et du graphisme. L’auteur aborde de manière surréaliste le dessin de l’intérieur. Ses personnages sont vivants et jouent avec leurs propres contours, se déforment eux-mêmes ainsi que les décors pour expliquer, de manière ludique et avec humour, le graphisme dans la bande dessinée.

    Le texte qui accompagne les illustrations de Boucq est déjanté et plein d’humour. Le hic, c’est qu’il est tellement décalé et surréaliste que le lecteur s’y perd. Il nous plonge dans un monde sans limite où le passé se mélange au futur et au présent. Les lieux et appartenances sociales sont mixés pour ne faire plus qu’un. Ici, on suit un héros qui est courtier d’assurance, qui se retrouve dans un bar aux airs de savane où il côtoie des animaux et des personnages portant les curieux noms d’Albert Rembrandt ou encore André de Vinci. En résumé : on est perdu mais c’est tout l’intérêt  du surréalisme.

    Pour ceux qui ne sont pas convaincus par le récit en lui-même, le dessin de Boucq vaut le détour. Son style vogue entre la caricature et le réalisme avec une souplesse et une netteté incroyables. C’est tout simplement magnifique.

    En conclusion, quand vous prenez cette bande dessinée en main: videz-vous l’esprit, ne cherchez pas midi à quatorze heures, attardez-vous sur les jeux de mots et régalez-vous du dessin.

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