Angra nous revient cette année avec Secret Garden, son huitième album, basé sur le concept du sens profond de l’existence et sa perception. Alors que tout le monde s’attendait à voir Andre Matos reprendre sa place derrière le micro suite au départ du controversé Edu Falaschi, c’est avec Fabio Lione (Athena, Vision Divine et, surtout, Rhapsody) que le groupe poursuit sa route.
Tout le monde le sait, Fabio Lione est un vocaliste hyper impressionnant, mais qui a tendance à verser trop souvent dans le pompeux (et pompant par la même occasion). C’est donc avec scepticisme que je plaçais la galette dans mon lecteur.
Newborn Me en met plein la vue et, d’emblée, Fabio Lione impressionne. Ses vocaux font mouche et le titre en impose avec, notamment, un break de folie de près de quatre minutes qui n’est pas sans nous rappeler Dream Theater.
S’ensuit le classique speed métal Black Hearted Soul à l’instrumentation ébouriffante. Final Light avec sa basse inquiétante et son mélange clavier-percus, prend le relais et nous subjugue. Et ce n’est pas le sublime Storm Of Emotions qui me contredira avec sa sensibilité exacerbée et son refrain magnifique.
J’ai craint le pire lorsque Synchronicity II, reprise de Police avec Rafael Bettencourt aux vocaux, m’est venu aux oreilles. J’ai eu peur que le soufflé retombe. Mettre ce titre en bonus track m’aurait paru plus judicieux car, au beau milieu de l’album, il me donne l’impression de casser la dynamique.
Heureusement, l’oppressant Violet Sky prend la suite et nous fait instantanément penser au Queensryche de la grande époque.
Sur le titre suivant, Secret Garden, Simone Simmons (Epica) tient le chant et il faut bien reconnaître que le morceau, en dépit de son orchestration impeccable, est peu emballant. Upper Level vient nous montrer qu’Angra prend une dimension plus progressive d’album en album mais le titre ennuie rapidement.
A force de vouloir en faire des tonnes sur le plan de la technicité, le groupe perd parfois l’efficacité en chemin.
Crushing Room, mid-tempo plus lourd avec Doro Pesch au chant en duo avec Rafael, vient rehausser le niveau et nous permettre de croire que l’album va se clôturer en beauté avec les deux titres suivants.
De ce côté, c’est mission accomplie avec le speed Perfect Symmetry survolé par un Fabio Lione déchaîné et la sublime ballade Silent Call en final.
En conclusion, Angra nous livre un bon album aux accents de plus en plus progressif qui, à défaut d’être la révolution annoncée, n’en est pas moins plaisant.