Melody
de Bernard Bellefroid
Drame
Avec Rachael Blake, Lucie Debay, Catherine Salée, Don Gallagher, Laure Roldan
Sorti le 25 mars 2015
Melody, 28 ans, est française et cherche désespérément à vivre de son métier de coiffeuse ; c’est dans ce contexte qu’elle décide de devenir mère porteuse pour pouvoir s’acheter le salon de coiffure dont elle rêve.
Ce film nous raconte de façon extrêmement poignante la rencontre entre deux femmes désespérées et seules aux combats bien différents. C’est l’histoire de deux destins qui se croisent au carrefour de leurs vies respectives. Emily, femme d’affaires anglaise, veut un enfant à tout prix et vit plus que confortablement, tandis que Melody veut sortir la tête hors de l’eau et incarne une jeune femme dépourvue dans une Europe en crise. Elles en arrivent donc à cette solution de la gestation pour autrui : au départ, c’est donc juste un deal filial pour l’une et financier pour l’autre. Durant 9 mois, elles vont apprendre à se connaître et ces deux personnages vont progressivement se trouver un attachement particulier. La relation du binôme commanditaire-gestatrice évolue tout au long de l’histoire de façon émouvante. Mais voilà, la vie orientera autrement leur plan de départ.
Le réalisateur a choisi de mettre face à face l’Angleterre, pays où la gestation pour autrui est autorisée sous certaines conditions, et la France qui autorise l’accouchement sous X.
Ce film bouleversant rassemble à lui seul plusieurs thèmes aussi délicats et difficiles les uns que les autres : on y parle de l’adoption et de l’abandon, de la vie et de la mort et on y aborde évidemment toutes les questions éthiques posées par les mères porteuses ; c’est terriblement chargé en émotions.
On relève la prestation magistrale des deux actrices : Lucie Debay – belge de son état – incarne le personnage de Melody alors que Rachael Blake, quant à elle, incarne Emily. L’interprétation de leurs personnages est subtile et superbe, faisant émerger la sensibilité du spectateur… à un point tel que la vision de presse s’est clôturée par des applaudissements dans la salle.
Bernard Bellefroid signe ici un film terriblement touchant et dramatique.