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    Neal Morse nous parle de sa grande expérimentation

    Le Mutli-instrumentiste de talent, Neal Morse, nous a reçu avant son concert au Boerderij de Zoetermeer en Hollande (concert qui par ailleurs a été filmé et enregistré pour le prochain album live).

    Il nous a parlé de ce fameux album, The Grand Experiment, le premier album officiel du Neal Morse Band qui a déjà reçu de très bonnes critiques de la part de la presse et de ses fans. (lire notre chronique de l’album en cliquant ici)

    Voici donc cet entretien exclusif:

    Bonjour Neal, Merci de nous accorder cet interview.

    Vous venez de sortir The Grand Experiment, votre huitième album solo. Mais celui-ci a été fait de manière particulière cette fois.

    Oui, en effet, pour la première fois, je suis entré en studio avec les musiciens qui m’accompagnent en tournée alors que je n’avais pratiquement rien préparé à l’avance.

    Est-ce que cette « expérience » vous faisait peur?

    Je ne sais pas si le mot « peur » est celui qui convient. C’était un moyen d’expérimenter de nouvelle choses et de voir comment cela se passait. Quand tu travailles avec différents groupes de gens, après un certain temps, tu sais de combien de temps tu as besoin pour faire un album avec eux. (Comme ce fut le cas pendant les 10 jours que prit Transatlantic pour son dernier album Kaleidoscope)

    Mais pour le nouvel album, je ne savais pas dans quelle direction j’allais avec ce groupe. Ca devait normalement bien se passer parce qu’ils sont vraiment incroyables. Mais quand tu entres dans le studio, tu ne sais pas vraiment comment les choses vont se passer. Parfois, je me demandais si on allait y arriver parce qu’on avait peu de temps. On a commencé à,écrire ensemble il y a un an sans Mike Portnoy. On a écrit environ 35 minutes de musique. Puis, quand Mike s’est joint à nous, tout a changé. On a prit une partie de ceci pour l’incorporer ailleurs, on a écrit davantage et cela a donné quelque chose de génial.

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    Etait-ce difficile de faire le choix de couper certaines parties?

    Et bien, c’était plus difficile pour moi que pour les autres. Généralement, j’ai beaucoup de choses que j’aime déjà et donc la sélection de fait de manière plus rapide.

    Mais cette fois je me trompais. Et comme nous n’étions pas certains, nous avons décidé de faire confiance à Mike. Son enthousiasme nous a littéralement porté pendant les sessions. Bill Hubauer nous a aussi beaucoup aidé à faire les bons choix et c’était vraiment ce dont nous avions besoin au fond. Car si tout le monde hésité sans cesse, au final, on ne peut pas faire d’album ensemble.

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    Lorsqu’on regarde à la façon dont vous faites chaque album ensemble, on dirait que tu es celui qui s’occupe des détails et Mike, celui qui prend du recul et à la vision d’ensemble de l’album.

    Oui, c’est d’ailleurs une des clefs de la réussite de notre longue collaboration. Mike est le genre de personne à écrire ses idées sur un grand tableau. Moi, je travaille différemment en suivant la musique. On se complète donc parfaitement en travaillant ainsi.

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    Vous avez reçu de superbes critiques sur ce disque.

    Oui, c’est assez dingue. Mais dès le début, j’ai senti qu’il se passait quelque chose avec cet album. La première personne a avoir écouté l’album, c’est Thomas Waber, le patron d’Inside Out. Et d’habitude, quand il aime un disque, tu as une réponse du style: « well, it’s OK », sans plus de commentaire. Et cette fois, il m’a envoyé un mail enthousiaste en me disant: « Je viens d’écouter l’album et je pense que c’est la meilleure chose que tu aies faite depuis des années! ». Et j’étais très étonné parce que quand tu es impliqué dans un tel projet, tu ne sais jamais comment les gens vont l’accueillir. On écoute tous de façon différente. Et c’était donc un premier signe pour moi que cet album avait quelque chose de spécial.

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    Mais cet album sonne de façon particulière par rapport aux autres. Cela est notamment dû à la présence de Bill Hubauer et Eric Gillette qui apportent beaucoup à cet album.

    Oui, Eric et Bill ont un son et un style qui donnent une autre dimension à l’album et ils apportent tous deux quelque chose d’intéressant. Ils se sont impliqués davantage que moi dans ce disque et j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec eux.

    D’habitude, les critiques disent: « Neal Morse a encore recommencé » (rires). Pas vraiment, cette fois. J’ai plutôt décidé de me mettre en retrait et les laisser travailler ensemble.

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    Est-ce que tu les avais prévenu que cette fois, tu allais leur demander une plus grande implication pour ce disque?

    Oui, cela fait longtemps que l’on en parle. Randy (George) me souffle cette idée à l’oreille depuis un bon moment. C’était donc l’occasion de faire ce disque ensemble.

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    Et on peut dire que vous avez bien réussi.

    Oui, mais pour moi, c’était simplement la volonté du Seigneur. Il nous a transmit quelque chose de spécial et cela a résonné avec le public. Et c’est ça qui compte pour moi, cette chose que l’on partage ensemble.

    Vous avez davantage travaillé sur les voix et les paroles pour ce disque.

    Oui, j’ai beaucoup travaillé sur les paroles pendant la tournée de Flying Colors. Il y a aussi beaucoup de travail qui s’est fait par internet où chacun amenait ses idées et concepts. Par exemple, l’idée de Alive Again vient de Eric. Tandis que ce message de « partir en quittant tout » que l’on retrouve au debut de The Call vient de Bill.

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    La façon dont chacun amène sa petite pièce au puzzle est très intéressante.

    En effet. Et puis, tu prends du recul et tu te dis « waw! Je pense qu’on y est finalement arrivé ! »

    Je me souviens ainsi du mixage de Waterfall. On essayait différents mixes. Et ça ne sonnait jamais comme il fallait. Les voix, en particulier ne sonnaient jamais comme je le souhaitais. La construction de cette chanson est particulière : je chante d’abord la mélodie dans la première partie du couplet. Puis, Eric la chante dans la seconde partie. Bill chante cette mélodie dans le refrain et Eric la reprend ensuite. Donc, les mélodies voyagent un peu et le mixeur ne comprend pas toujours cela.

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    J’ai vu que, tout comme Mike Portnoy,  vous aviez décidé de faire des vidéos avec l’application Tweetsecret. Comment avez-vous eu cette idée ?

    J’ai décidé de le faire également parce que lorsque j’ai découvert cette application, j’ai trouvé que ce serait une superbe idée pour mon fan club (The Inner Circle). Au départ, je voulais trouver un moyen de filmer des vidéos au quotidien et les partager directement avec eux. J’ai donc demandé à mon équipe technique si on pouvait mettre en place quelque chose de similaire et combien cela coûterait. Ils m’ont répondu qu’on pourrait « probablement » faire quelque chose dans ce style pour 8000$ !

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    Alors, je me suis dit qu’au fond, il valait mieux le faire via Tweetsecret. Je peux ainsi partager toutes les choses dingues qui arrivent au quotidien. Et je pense que comme Facebook et Twitter, les gens aiment ça parce qu’ils aiment partager des choses ensemble.

    Et puis, c’est un bon moyen de voir comment vous composez vos chansons. Je me souviens ainsi d’une vidéo au sujet de Waterfall.

    Oui, j’étais à Barcelone et je chantais le refrain près d’une fontaine. Les paroles étaient différentes à l’époque. Et je me souviens que j’ai trouvé ces quatre phrases assez rapidement. Parfois, ça coule de source. D’autres fois, ça prend des mois pour trouver les mots justes. Pourtant ce devrait être si simple. En fait, il faut que ça sonne comme si tu n’y avait pas réfléchis. Donc, Waterfall était une chanson difficile pour moi au départ. Mais je pense qu’on s’en est bien sorti au final.

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    Avez-vous prévu de faire un autre album tous ensemble ?

    On a discuté de cette possibilité et ma réponse est OUI ! Il y aura bien un autre album. Je ne sais pas encore quand car j’ai déjà fait beaucoup de choses l’an passé et je ne voudrais pas surcharger les gens.

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    Retrouvez la chronique de l’album en cliquant ici

    Christophe Pauly
    Christophe Pauly
    Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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