De Jean-Baptiste Calame, avec la Cie Les Viandes Magnétiques : Céline Beigbeder, Jean-Baptiste Calame, Lucie Debay, Arthur Egloff, Emile Falk-Blin, Nicolas Louis, Fabien Magry, Réhab Mehal, Morgane Naas, Céline Orhel et Sophie Sénécaut.
Les 9 et 11 mars 2015 à 20h30 au BRASS
Les spectateurs prennent place dans le hall du Centre Culturel de Forest et attendent. Ils débarquent alors au compte-gouttes, eux, les rescapés de la catastrophe. Ils errent sur le plateau improvisé et on se sent un peu voyeur d’une situation de crise qu’on ignore encore, là, sur sa chaise. On comprend peu à peu que quelque chose de grave, quelque chose de radioactif, s’est produit et que, tous, sont perdus et interdits. Ils déambulent et prennent peur, ils ne savent pas trop où se mettre et la mise en route se fait plus que confuse. Comme un amas d’absurdité qui sème le trouble et pousse à déblatérer une série d’incongruités, de dialogues sans forme. C’est donc l’absurde qui domine et colore cette création.
A l’origine de ce spectacle, un jeune auteur : Jean-Baptiste Calame, metteur en scène et comédien suisse. Formé à l’INSAS, il fonde la Compagnie des Viandes Magnétiques et produit deux premières créations : L’écolier Kevin et L’archéologue et l’écran plat. Une chose est sûre, Jean-Baptiste Calame a l’audace de glisser sur un certain non-sens et on peut dire qu’il le fait avec un talent pertinent. Une fois le trouble du « n’importe quoi » passé, on est doucement attendri par les joutes banales que s’échangent les comédiens. Les dialogues érigés ont tout de la conversation sans contenance mais c’est typiquement ce manque de substance qui les rend intéressants. Comme si Le nu civil reprenait le canevas classique des phrases automatiques qu’on lance lorsque l’on s’exprime en groupe.
Sous couvert de thèse catastrophiste, dans un monde qui n’existe plus et qui en appelle un autre que l’on improvise, cette création est drôle et délurée. Elle invite à nuancer les rapports humains et les maux qui les agencent. Et c’est au cœur de la confusion que le message laisse la place à l’humour. Tout simplement.