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    Benjamin Booker était à l’Orangerie du Botanique ce 9 mars

    Moins de quatre mois après son concert à la Rotonde, le jeune américain Benjamin Booker était annoncé à l’Orangerie ce lundi. Celui qu’on considère comme le nouveau prêcheur enragé du Delta, encensé par les critiques depuis la sortie de son premier album éponyme, devait confirmer sa deuxième venue à Bruxelles. Verdict.

    C’est une forte concentration de trentenaires qui débarque au Botanique lundi pour assister au concert du “petit gars du Sud”.  Boosté ou sonné (au choix) par le premier week-end printanier de l’année, on déguste ou on se soigne (au choix) à l’aide d’une petite mousse en échangeant les potins-barbecues de la veille. On entend au loin ce qui semble être les premiers tâtonnements du jeune groupe anglais, Wild Smiles. On quitte la terrasse pour se diriger vers l’Orangerie. Cette tentative prend vite des allures d’aller-retour puisque le power trio “envoie” certes mais ne peut s’empêcher d’évoquer des titres (mal) ré-arrangés de Nirvana (on en viendra même à se demander si Even in his Youth n’a pas été joué). Passons.

    Il est 20h55 quand nous arrivons pour la deuxième fois dans une Orangerie qui se rempli calmement. Nas et son ‘N.Y Sate of Mind’  se termine quand un vieil enregistrement bluesy du type “années 20” (Shazam, où es-tu?) sert d’introduction à la venue sur scène de Benjam’ et ses deux compères, Max Norton et Alex Spoto, respectivement aux fûts et à la basse. C’est ti-par !

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    Les premiers titres s’enchaînent et on sent bien déjà les influences prévues; à la croisée des chemins entre Bo Diddley, le Gun Club et Jack White, en moins crade, pour faire court. On assiste de manière générale à une alternance de passages suaves et de violences soniques; comme si celles-ci devaient être sans cesse devinables. Le truc est prévisible. Cela devient récurent et énerve un peu.

    Le public est néanmoins conquis, entre écoute solennelle et remous du popotin. Les trois musiciens semblent fraîchement sorti de l’université. Tout ça est trop propre. Bref. Ce qui intrigue surtout, c’est la voix de Benjamin Booker: tout à fait particulière, basse et cassée, donnant tout dans les moments de fulgurance, à bout de souffle, comme une opération des cordes vocales sans anesthésie.

    Le concert touche à sa fin. Une chanson où la batterie est troquée pour une mandoline et la basse pour un violon (héritage et tradition oblige) nous réchauffe une dernière fois le cœur. Puis c’est au tour de l’ouragan: l’entêtant single ‘Violent Shiver’. Nous quittons l’Orangerie satisfaits. Contrat rempli pour Benjamin Booker. Un petit bémol pour l’originalité mais on est “roots” où on ne l’est pas. De toute façon, “on n’est jamais que lundi..!”.

    François Lambot
    François Lambot
    Journaliste du Suricate Magazine

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