Aujourd’hui, j’ai rajeuni tout en vieillissant. Retour en 1995, jour de mon anniversaire, le cadeau semblait bien maigre : un magazine de BD. Ô rage ! Ô désespoir ! Mais c’était sans compter sur le talent de mes chers parents qui glissèrent aussi une carte, m’abonnant dès ce jour au magazine Spirou. Magazine qui allait bercer ma jeunesse et me faire découvrir des centaines de BD différents pendant une dizaine d’années. L’objet en lui-même, je le remarquerai par la suite, n’était pas si anodin, c’était le 3000ème numéro ! Un magazine de 88 pages accompagné d’un CD. C’était le meilleur moment pour un abonnement car la rédaction avait réussi à faire en sorte que toutes les séries présentes dans ce numéro ne soient pas déjà entamées. Une sorte de remise à zéro. Il y avait aussi les fameuses lunettes 3D, les auteurs qui se mettaient en scène, etc. Une avalanche de folie qui s’est encore plus aggravée à la lecture du CD. Des faux répondeurs téléphoniques, une tonne de surprise et surtout la chanson Les Héros de papier que certains fredonnent encore à l’heure actuelle.
Si l’on peut dire qu’en 1995, Spirou avait marqué un grand coup, le numéro 4000 de fin 2014 n’est pas aussi délirant. Plus d’objets offerts, moins de pages spéciales, moins de folies et d’implications des auteurs, etc. Les réalités du monde de l’édition des magazines est passé par là. Malgré tout, ouvrir ce magazine avec un 4000 écrit en grand m’a donné un sacré coup de vieux tout en me rappelant les merveilleux souvenirs de l’attente du postier le mercredi. Ne jugeons tout de même pas trop sévèrement ce numéro spécial, il regorge tout de même de qualités et risque de surprendre par ses folies.
On laissera le suspense du concept utilisé pour ce numéro jusqu’à sa sortie le 10 décembre. Malgré un retentissement qui sera moindre qu’il y a 19 ans (déjà !), c’est un cap important pour l’un des plus vieux magazines de BD au monde. Et ça, ce n’est quand même pas rien ! Je sens que vous trépignez d’impatience d’être mercredi. Je vous laisse au plaisir de l’attente insoutenable que je vivais quand j’étais gosse.
Et comme on ne boude pas son plaisir, voici la chanson Les Héros de papier (avec Kid Paddle qui rappe !) :