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    39 marches au Théâtre de la Valette jusqu’au 17 décembre

    D’Alfred Hitchcock et John Vuchan, mise en scène d’Alexis Goslain, avec Jean-Claude Frison, Léonil Mc Cormick, Caroline Lambert, Pierre Pigeolet. Du 15 novembre au 17 décembre 2017 au Théâtre de la Valette.

    Le Théâtre de la Valette, petit théâtre très actif au milieu de la campagne brabançonne (à Ittre précisément), n’a pas eu que des joies ces dernières années. Entre une volonté politique de rajeunir les cadres, les problèmes de faillites des anciens propriétaires des lieux et un président parti au bout de 9 mois, la mission de Pierre Pigeolet, le nouveau directeur, n’allait pas être de tout repos. En deuxième pièce de la saison, l’ambition est à l’honneur avec une pièce d’espionnage tirée d’un livre de John Buchan, déjà adapté par Alfred Hitchcock au cinéma : 39 marches. Le défi étant pour la troupe de faire ressentir au public, l’atmosphère si particulière du polar américain – tout en privilégiant l’humour – et pour les 4 acteurs, d’arriver à jouer tous les rôles que composent l’histoire. Défi réussi ?

    À Londres, le Canadien Richard Hannay rencontre, au terme d’un spectacle musical interrompu d’un coup de feu, une demoiselle qui se prétend poursuivie. Il accepte de la cacher chez lui, où l’on assassine cette dernière. Craignant d’être accusé, il comprend qu’il ne pourra prouver son innocence que s’il s’implique dans une intrigue d’espionnage. Il n’a que deux indices, une phrase qu’elle lui a dite, « les 39 marches », et le nom d’un lieu en Ecosse…

    Pour composer tous les rôles nécessaires à l’intrigue, on retrouve le nouveau directeur, Pierre Pigeolet dans le rôle principal d’Hannay et ensuite Léonil Mc Cormick, l’ancien directeur de la Valette, Jean-Claude Frison et la sublime Caroline Lambert qui se partagent tous les autres personnages au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire. Accompagné à la mise en scène d’Alexis Goslain, 39 marches c’est 1h30 de théâtre survolté où tout est mis en oeuvre pour divertir le public : l’énergie des interprètes, plans très cinématographiques, humour parfois à la limite du potache, trouvailles scénographiques géniales, etc.

    Si la forme est sans faille (l’utilisation des différents accessoires mobiles – une porte montée sur roulettes, des coussins symbolisant un lit debout, un lampadaire qui apparaît et disparaît – l’ambiance créée sur scène, les costumes, l’utilisation impeccable de la vidéo, etc.), c’est avec le fond que l’on risque de perdre l’intérêt pour le spectacle. A force de coller au plus près de l’histoire originelle, le spectateur perdra parfois le fil d’une intrigue peut-être trop complexe pour une pièce dynamique. L’humour ajouté à ce récit d’espionnage dévie parfois vers un humour quelque peu forcé ou parfois exagéré (l’inspecteur jettant un drap sur l’accusé et lui répondant : « vous êtes dans de sales draps »).

    Malgré ces quelques failles, le défi principal de cette adaptation des 39 marches est réussi : le divertissement est au rendez-vous et on passe tout de même un agréable moment au Théâtre de la Valette, grâce à sa scénographie originale et à l’énergie communicative de ses acteurs et actrices.

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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