300 : La Naissance d’un Empire
de Noam Murro
Action, Fantastique
Avec Sullivan Stapleton, Eva Green, Lena Headey, Hans Matheson, Rodrigo Santoro
Sorti le 5 mars 2014
Alors que l’empire Perse menace l’équilibre relatif qui unit les différents peuples grecs, l’athénien Thémistocle tue d’une flèche lointaine leur roi, Darius Ier. Bien décidé à se venger, son fils dénommé Xerxès devient dieu et jure d’anéantir Athènes de la carte. Artémise, jeune femme d’origine grecque rodée à l’art de la guerre, emmène la flotte perse pour la bataille ultime.
300 fût l’une des grandes révélations de l’année 2006. Réussite technique avec une histoire fantaisiste basée sur l’Histoire réelle, l’épopée de Leonidas contre les troupes du roi Xerxès a rameuté les spectateurs dans les salles obscures. Il n’en fallait donc pas plus pour en faire une suite. Oui mais un problème majeur s’opposait à cette envie, la fin du premier volet voyait Leonidas mourir sous les flèches des perses.
On le sait Zack Snyder a dès lors refusé de relever le défi et c’est au final Noam Murro (Smart People), cinéaste quasiment inconnu, à qui ont été confiés les rênes de la réalisation, même si Zack Snyder co-signait toujours le scénario. Et, pour un deuxième volet, force est de constater que le film n’a pas perdu de sa superbe.
Et pour cause, dès l’entrée en matière et les premières minutes de bobine, le spectateur est à nouveau plongé dans l’univers si singulier de 300. Noam Murro, afin de garder une homogénéité contextuelle, nous sert une histoire parallèle à celle que nous avions connu jadis. De fait, ce deuxième volet nous emmène dans une autre bataille des guerres médiques, celle de Salamine qui opposa les forces navales grecques, principalement athéniennes, aux navires perses menés par la redoutable Artémise. Un combat tout aussi inégal que le premier puisque la flotte grecque et ses 300 bateaux devront faire face à l’armada perse composé de plus de 1000 vaisseaux.
Peu de gens le savent, mais toute cette histoire a bel et bien existé. Les personnages, tout autant que les batailles, ont écrit l’Histoire de la période antique peu avant que celle-ci ne bascule dans le Moyen-Âge. Pourtant, dans 300 : La Naissance d’un Empire, à l’instar du premier volet de la saga, tout n’est qu’exagération, divertissement et fantaisie. Pour le puriste ou pour l’historien, nul doute que 300 sera une déception de grande ampleur. À ceux-ci, nous répondrons simplement que l’objectif de cette production est tout autre.
Une bonne tranche de divertissement, voilà ce qu’est réellement 300. Cependant, Noam Murro se devait de garder une certaine crédibilité contextuelle. Pari réussi en reprenant l’histoire parallèle de Thémistocle. En outre, le cinéaste a volontairement accentué le contraste de l’image pour lui donner un aspect encore plus sombre et édulcorer quelque peu la violence omniprésente. Ce travail photographique donne à cette suite un grain plus graphique, la faisant ressembler quelques fois à une bande dessinée. Tout comme Hellboy ou encore Sin City, la technique utilisée est remarquable et les effets spéciaux, en particulier lors des scènes de combat, sont magistraux. Une prouesse à saluer même si l’abondance de cendres volatiles, de pollen ou de poussière en guise de halos lumineux fatiguent légèrement les yeux avec une 3D agressive.
En résumé, 300 : La Naissance d’un Empire est une réussite technique sur une histoire romancée à son paroxysme. Un récit à prendre comme il se doit, c’est à dire de manière détachée et décontractée. Enfin, on saluera le choix des deux acteurs que sont Eva Green et Sullivan Stapleton, un choix judicieux et efficace.