2 automnes 3 hivers
de Sébastien Betbeder
Comédie
Avec Vincent Macaigne, Maud Wyler, Bastien Bouillon, Audrey Bastien, Pauline Etienne
Sorti le 7 mai 2014
Critique :
2 automnes 3 hivers est ce genre de film qui part d’une histoire banale, qui n’a pas bénéficié d’une grande communication, qui n’a rien d’exceptionnel quand on le présente, qui n’a pas eu de critiques presse dithyrambiques, et qui n’a pas été très bien distribué en France. Seulement, c’est ce genre de film qui a fait le tour des festivals, remporté quelques prix mais surtout qui a bénéficié d’un bouche à oreille de la part des spectateurs assez impressionnant.
Sorti en décembre 2013 en France, 2 automnes 3 hivers est l’histoire de Arman (Vincent Macaigne). Il a 33 ans et n’a pas de vraies raisons de se lever le matin. Côté boulot, « il est sur un projet » et côté cœur, il aimerait bien avoir un projet plus précis. Comme toutes les envies de renouveau, celle-là commence par la reprise d’une activité sportive. C’est pendant son footing de re-motivation que Arman percute Amélie (Maud Wyler). C’est leur première rencontre. Puis la vie reprend son cours. Ensuite, il y les journées passées devant les films et les séries et l’envie d’héroïsme qui en découle. Un soir en se baladant dans Paris, il entend des cris de femme, et décide d’aller voir. Ce sera leur deuxième rencontre, et elle enverra Arman à l’hôpital. En parallèle, il y a Benjamin, le meilleur ami d’Arman. qui se retrouvera lui aussi à l’hôpital.
Vous devez vous dire que je vous en dis trop, et que cette histoire n’a pas l’air très drôle. Et pourtant ce film est résolument drôle, et vous raconter toute l’histoire ne serait pas très grave puisque que c’est dans la forme et le ton que ce film se détache des autres.
Ce film possède également tous les ingrédients du film de jeunes bobos parisiens, et il est vrai que durant les 15 premières minutes, j’avais la très nette impression de m’être perdu dans le dernier album de Vincent Delerm. Mais très rapidement, l’histoire se précise et Vincent Macaigne (La Bataille de Solferino, La fille du 14 juillet) devient irrésistiblement drôle dans le rôle d’Arman.
Le talent de Sébastien Betbeder est de réussir à faire – avec tous les ingrédients du film cliché et prétentieux – un film drôle, touchant voire très émouvant, et finalement très juste. C’est un film très personnel, avec des partis pris esthétiques discutables, mais qui ne manque certainement pas d’auto-dérision. Et surtout, ce film nous raconte une histoire dans laquelle on a envie de rester quoi qu’il arrive, et c’est là un des plus grands plaisirs du cinéma.