Welp (Louveteau)
de Jonas Govaerts
Thriller
Avec Simon Luijten, Titus de Voogdt, Stef Aerts, Evelien Bosmans, Jan Hammenecker et Gill Eeckelaert
Sorti le 29 octobre 2014
Avant de parler du film lui-même, il faut peut-être expliquer plus précisément ce que les fans de films d’horreur appellent des « slashers ». Le « slasher film » est un sous-genre cinématographique qui a été popularisé vers la fin des années 70 et le début des années 80. Il est généralement reconnu que le premier slasher, au sens le plus stricte du terme, est le film Halloween (La Nuit des Masques), réalisé par John Carpenter en 1978. C’est quelque chose qui peut être contre-argumenté (voir Black Christmas de 1974), mais disons qu’en règle générale un slasher présente un tueur psychopathe masqué qui s’amuse à massacrer des adolescents. D’autres films très connus du genre sont Vendredi 13, Freddy les griffes de la nuit ou encore Chucky la poupée de sang.
Le genre continue à se développer aujourd’hui. On pourrait reconnaître, en un sens, que les films Saw sont des slashers. Mais il est généralement admis par les fans que le genre est sur le déclin et la plupart des films d’horreur de ce genre qui sont sortis ces 15 dernières années sont au mieux médiocres. Reconnaissons quand même que Scream et le récent La Cabane dans les Bois sont de bons hommages qu’il ne faut pas négliger. Mais dans ce genre dominé par les américains, que peut bien représenter un film belge à faible budget sorti cette année ?
Louveteau est le titre français du film flamand Welp, internationalement connu sous le nom Cub. Et Louveteau est l’un des plus beaux hommages aux slashers réalisés ces 15 dernières années.
L’histoire présente une troupe de louveteaux flamands qui vont camper dans les Ardennes. Suite à une embrouille avec des soulards wallons en training (à peine caricaturaux), ils finissent par s’installer dans une forêt interdite. C’est en effet un lieu où des gens disparaissent pour la bonne et simple raison qu’un tueur en série y a installé toute une série de pièges dignes de Jigsaw lui-même. Au milieu de tout ça, nous suivons Sam, notre héros. C’est un enfant qui vit un peu dans son monde et qui est rejeté par les autres louveteaux. Il est particulièrement malmené par le chef-louveteau Baloo qui ne l’aime tout simplement pas. Mais Sam va trouver une étrange cabane avec un enfant sauvage portant un masque en bois. Celui-ci est le protégé du tueur qui habite les bois, mais Sam va bizarrement se rapprocher de cet enfant-loup.
Louveteau est le premier long métrage de Jonas Govaerts et il donne envie de voir jusqu’où ce réalisateur va aller. Que l’on aime ou pas le genre, il faut reconnaître la qualité technique de ce film. La photographie est magnifique et globalement la réalisation est irréprochable. Les effets spéciaux sont relativement simples mais ils sont exécutés d’une main de maître. Ajoutez un bon jeu d’acteur à tout ça et nous avons un film qui arrive à créer un ambiance prenante malgré un rythme un peu lent.
Le plus gros du film est passé à construire les personnages et le résultat est bien au dessus de ce que l’on retrouve dans la plupart des slashers américains actuels. Louveteau n’est pas sans défauts, bien sûr, mais on sent qu’il a été fait avec un amour du genre et de nombreux clins d’œil ont été éparpillés pour les amateurs. En un sens, on pourrait presque dire que ce film est lié à la série des Vendredi 13, tant il y a des similitudes entre les deux univers. Certaines scènes font aussi penser à Evil Dead et à d’autres slashers célèbres.
Même si d’un côté, Louveteau s’attaque avec une certaine dose d’ironie à des sujets de société, il ne faut pas le prendre pour ce qu’il n’est pas. C’est un film d’horreur fait pour les amateurs du genre et si vous allez le voir, ne vous attendez pas à un drame social. Il n’est pas fait pour tout le monde, je le reconnais, mais personnellement, je le conseille très fortement.