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    Voyage au coeur de l’univers décalé des Boxtrolls

    les boxtrolls affiche

    Les Boxtrolls
    de Graham Annable et Anthony Stacchi
    Animation
    Sorti le 15 octobre 2014

    Dans nos salles le 15 octobre, le film d’animation de Graham Annable et Anthony Stacchi a été nominé à la Mostra de Venise et au Festival du Cinéma Américain de Deauville, hors catégorie. Cette fable basée sur le best seller d’Allan Snow « Au bonheur des montres » vous fera vivre une expérience visuellement saisissante.

    Les Boxtrolls, c’est l’histoire touchante d’une petite ville bourgeoise à l’époque victorienne dans laquelle le signe de réussite et pouvoir suprême est de se réunir atour d’une table afin de déguster du fromage. Dans les souterrains se cachent des monstres affublés de cartons appelés : Boxtrolls. Ces créatures maléfiques ont commis l’irréparable, elles ont kidnappé un enfant. Archibald Trappenard, qui cherche à tout prix le pouvoir suprême, est chargé de les exterminer jusqu’au dernier pour obtenir le chapeau blanc, chapeau qui lui permettra d’accéder au plus haut statut qu’un homme peut obtenir dans la ville.

    On réalise très vite que ces créatures sont bienfaisantes et ont en réalité élevé l’enfant rebaptisé Œuf, devenu orphelin. Perdant peu à peu tous ceux qui l’ont recueilli, ce dernier n’a d’autre choix que de se confronter au monde extérieur. Il compte bien libérer ses amis et démasquer Archibald avec l’aide de sa nouvelle amie effrontée Winnie.

    Tout au long de ce film d’animation en 3D, les graphismes éblouissent, impressionnent. Produit grâce à la technique Stop-motion, associée à des techniques numériques de pointe, le film est construit à la main, image par image. Pour que les personnages prennent vie, plus de 190 poupées, 200 costumes et 53.000 visages imprimés en 3D ont notamment été nécessaires, rendant les expressions des personnages plus vraies que nature. 15.000 visages ont été imprimés rien que pour le héros, Œuf possède en effet 1.400.000 expressions différentes. Pour confectionner ses pulls, pas moins de 213 mètres de tissus ont été utilisés.

    Au niveau des voix-off, on retrouve un casting de premier choix : Ben Kingsley, Elle Fanning (Maléfique), Isaac Hempstead Wright (Game of Thrones), Toni Collette (Sixième Sens) et Dee Bradley Baker (Star Wars : la guerre des clones). La bande originale est signée Dario Marianelli (V pour Vendetta). Le langage et les voix des Boxtrolls rappellent quelque peu ceux des Minions, ce qui n’est pas pour déplaire. On retrouve également une influence marquée de Dickens ainsi qu’une influence des Noces funèbres de Tim Burton, lui aussi tourné en Stop-motion.

    Le film aborde avec humour et sensibilité les thèmes de l’injustice, l’oppression, le pouvoir, l’aliénation, le jugement, le conflit entre le bien et le mal mais aussi la prise de conscience, l’affirmation de soi, le renversement des règles de la société ainsi que les liens amicaux et familiaux.

    Avant la prise de conscience, les personnes au service du mal sont persuadées de faire le bien autour d’eux, manipulés par un être maléfique. Les trolls, quant à eux, sont les instruments de leur propre destruction. Ils construisent la machine qui va les détruire mais se pensent incapables de retourner la situation, incapables de se battre.

    Les Boxtrolls est un film reflétant les injustices de la société actuelle et dans lequel le spectateur peut aisément dénicher de nombreux sens cachés. Le film invite à la réflexion, il incite chacun à sortir de sa boîte, de sa coquille : « Chacun est maitre de son destin ».

    Un film d’animation captivant jusqu’au le générique de fin comprenant une scène de mise en abyme et d’autodérision des réalisateurs. Bien que la fin soit quelque peu prévisible, on rit à maintes reprises et on est conquis par cet univers si particulier et ces créatures attachantes. Un film qui éveille les consciences.

    Carly Pona
    Carly Pona
    Journaliste du Suricate Magazine

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