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    (Very) Bad Santa 2

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    Bad Santa 2

    de Mark Waters

    Comédie

    Avec Billy Bob Thornton, Kathy Bates, Tony Cox

    Sorti le 23 novembre 2016

    Willie Soke (Billy Bob Thornton), Père-Noël professionnel, est déprimé à l’approche des fêtes. Après une tentative de suicide raté grâce à l’intervention du jeune Thurman (Brett Kelly), il se retrouve de nouveau en contact avec son acolyte Marcus (Tony Cox) pour préparer le cambriolage du siècle dans une œuvre de charité de Chicago dirigée par la richissime Diane (Christina Hendricks). Le commanditaire n’est autre que la mère de Willie (Kathy Bates) qu’il avait évité toutes ces années. Commence alors la mise en place d’un plan farfelue pour « soulager » l’association de plus de 500.000 dollars…

    Mark Waters réalise la suite de Bad Santa, comédie américaine grasse et poilue dans la ligné des American pie et autre Scary movie dont leurs suites ont été produites à l’apogée de leur succès. On se demande pourquoi ici les producteurs ont attendu aussi longtemps (13 ans !) pour produire une suite. Et c’est là que le bât blesse. Non content de reprendre des personnages aussi médiocres qu’indigents tel que le père noël alcoolique, misogyne et obsédé joué par Billy Bob Thornton, ils nous offrent une histoire vide de sens, sans véritable message sous-jacent et totalement vulgaire.

    À travers les films des Frère Farelli (Marie à tout prix, Fou d’Irène) ou des frères Wayans (Scarie movie), les comédies américaines de la fin du siècle dernier et des années 2000 étaient novatrices. Le but assumé de « choquer» les spectateurs avec un humour irrévérencieux et à la limite de la vulgarité n’en était pas moins accompagné d’une scénarisation riche et innovante. Bad Santa 2 se veut la suite d’un de ces films mais dans ce dernier, ce type d’humour est ringardisé par les années et par la volonté affichée d’aller vers la surenchère. Il reprend un à un, et dans une débauche de poncifs douteux, des gags éculés qui atteignent le paroxysme de la scatophilie et à la limite du racisme de bas étage. On y retrouve notamment Tony Cox dans un rôle de « nain-noir-sans-scrupule » qu’il avait déjà joué dans le premier opus et dans fou d’Irène des frères Farelli. Ici, son rôle semble avoir prit non seulement un coup de vieux mais est traité de telle manière qu’il en est pathétique et grossier.

    On attendait mieux de Mark Waters qui avait d’ailleurs réalisé Dans la peau de ma mère avec Jamie Lee Curtis et Lindsay Lohan, (la même année que Bad Santa, 2003), une comédie plus soft dans le propos mais tout de même assez drôle. On se demande aussi ce que des actrices aussi talentueuses que Kathy Bates et Christina Hendricks font dans ce film. La première jouant une mère camionneuse pétomane et alcoolique, la seconde une nymphomane « bénie-oui-oui » qui se fait culbuter par Willie dans les ruelles sombres de Chicago.

    Ce film n’est donc pas un conte parodique de l’esprit de noël mais bien un nanar raté et vulgaire, gâchant le talent de ses interprètes et sonnant le glas de l’humour transgressif et irrévérencieux de la comédie américaine.

    Bruno Pons
    Bruno Pons
    Journaliste du Suricate Magazine

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