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    Supercondriaque de Dany Boon

    supercondriaque affiche

    Supercondriaque

    de Dany Boon

    Comédie

    Avec Dany Boon, Alice Pol, Kad Merad

    Sorti le 26 février 2014

    Critique :

    Romain Faubert est hypocondriaque à l’extrême. Cette phobie de la maladie lui vaut pas mal de soucis personnels comme l’incapacité à trouver une femme pour partager sa vie. Pourtant, son meilleur ami, le docteur Dimitri Zvenska, ne désespère pas de lui trouver l’âme sœur. D’autant que ce dernier, mais surtout sa femme, commence sérieusement à perdre patience envers ce malade imaginaire.

    Supercondriaque est la super-production française de ce début d’année. Très attendu par les fans de Bienvenue chez les Ch’tis, ce film marque le retour du duo qui avait faire rire la France entière, celui composé de Kad Merad et Dany Boon. Au menu, un personnage hypocondriaque à l’excès, un médecin à bout de nerfs, une histoire d’amour et un mystérieux réfugié. Voici le schéma simplifié d’une comédie légère et brouillonne qui, de toutes évidences, n’est pas au niveau du succès hexagonal de l’année 2008.

    Tout commençait pourtant bien pour le duo comique français. Dany Boon dans un rôle d’hypocondriaque légèrement abruti et Kad Merad dans un rôle plus sérieux contrebalançant délicieusement l’exagération dramaturgique de son comparse, tout était réuni pour nous offrir un moment de détente même si l’on se doutait un peu que celui-ci ne serait sûrement pas aussi risible.

    Pari gagné puisque la première demi-heure de film nous a proposé exactement les scènes auxquelles nous nous attendions. Une succession de frasques divertissantes, quelques fois marrantes même si souvent poussives. Bref, une comédie populaire récréative. En outre, l’arrivée d’Alice Pol dans le duo apporte même une fraîcheur bienvenue, agrémentant le jeu d’acteur par ses mimiques succulentes.

    Mais passé cette première demi-heure, l’histoire s’écarte fortement de l’idée initiale (l’hypocondrie) pour nous emmener dans une sorte d’aventure où Romain Faubert va se muer en faux révolutionnaire. Dès cet instant, le fil narratif perd quelque peu le spectateur en l’engluant dans un imbroglio scénaristique duquel il ne se dépêtrera jamais. Ce choix incompréhensible prouve hélas toute la difficulté qu’endure Dany Boon à nous offrir de la nouveauté depuis maintenant six ans. Que ce soit en tant qu’acteur dans les piètres Le Volcan et Un Plan Parfait, ou en tant que réalisateur dans Rien à Déclarer, l’humoriste peine à s’extirper de sa propre prison dorée, celle présentant un personnage drôle par son côté ridicule en contradiction totale avec la réalité de la vie. Un schéma éculé qui a fait son temps et qu’il est grand temps d’abandonner.

    Outre cette redondance qui semble agacer de plus en plus de personnes, il faut également se farcir l’histoire parallèle de ce personnage insipide devenu révolutionnaire par un concours de circonstances. Si l’idée aurait pu être judicieuse dans un autre contexte, force est de constater qu’elle n’apporte rien au récit et, plus grave, le dessert totalement en écartant l’histoire de son sujet.

    De plus, une question nous a taraudé tout au long du film. Où sont donc passés les 31 millions d’euros de budget ?

    En résumé, Supercondriaque est une super-déception pour les fans de comédie et une confirmation de la baisse de régime de Dany Boon. Néanmoins, les quelques blagues drolatiques rattrapent légèrement la faible consistance du scénario.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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