Split
de M. Night Shyamalan
Thriller, Fantastique, Epouvante-horreur
Avec James McAvoy, Anya Taylor-Joy, Betty Buckley
Sorti le 22 février 2017
Valeur sûre du cinéma hollywoodien à la fin des années 90 et au début des années 2000, Shyamalan semblait avoir totalement perdu son aura ces dernières années. En témoignent les échecs cuisant de Le Maître de l’air et After Earth, pour ne citer qu’eux.
Mais le maître du twist final semble renaître de ses cendres et nous revient, quelques mois après le très réussi The Visit, avec Split : l’histoire d’un jeune homme atteint du trouble dissociatif de l’identité, dont l’une le pousse à kidnapper trois jeunes filles.
Plongé dans une ambiance glauque et stressante, combinaison alchimique du talent du directeur photo de It Follows et de la vision du scénariste/réalisateur, Split nous emmène dans un suspens/thriller fort bien ficelé et sous tension permanente.
Et le film peut aussi compter sur le(s) talent(s) de James McAvoy, surtout connu pour son rôle du Professeur Xavier dans les X-Men. En interprétant ce personnage aux 23 personnalités (pour le moment), l’acteur écossais nous propose une véritable performance polyphonique à en ébranler les fondements de l’Actors Studio. Un rôle que Joaquin Phoenix avait refusé…
Le travail exhaustif de recherche sur le trouble dissociatif de l’identité effectué par Shyamalan ajoute au récit une véritable âme, de la profondeur, même si certaines théories actuelles sont exacerbées pour les besoins du scénario et de la vision fantastique du réalisateur.
Split n’est pourtant pas parfait. Si la présence (et la performance) de Anya Taylor-Joy (The Witch) est aussi à souligner, les personnages de Jessica Sula (Skins) et Haley Lu Richardson (The Bronze) n’apportent rien à l’histoire et ont plutôt tendance à ralentir le récit. Les réactions de ces deux personnages sont par ailleurs terriblement naïves et peu crédibles. Un véritable gâchis au vu des autres personnages, forts en caractère et en interprétation.
L’histoire semble par ailleurs s’essouffler lors des dernières minutes du film. Mais c’était sans compter sur l’inévitable tendance du réalisateur à nous envoyer un « deus ex machina » à la figure – non sans un certain brio. Non pas un twist final mais bien une véritable entrée du film dans un autre genre, un autre univers… que le réalisateur avait déjà mis en place il y a quelques années, celui d’un certain Incassable.
Split, préquel à un Incassable 2 ? Les paris sont pris !