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    Robocop de José Padilha

    robocop affiche

    Robocop

    de José Padilha

    Action, Science-Fiction

    Avec Joel Kinnaman, Gary Oldman, Michael Keaton, Abbie Cornish, Jackie Earle Haley

    Sorti le 7 mai 2014

    Dans un futur relativement proche, le monde doit faire face à une société toujours plus violente. Pour éviter les pertes inutiles, la police décide de remplacer ses agents par des robots. Cependant, les robots laissent perplexe l’opinion publique. C’est pourquoi, Omnicorp est en passe de créer Robocop, un cyborg mi-homme, mi-robot. Fort comme une machine mais doté d’une âme.

    José Padilha (Tropa de Elite) s’est essayé à la douloureuse expérience du remake. Un défi d’autant plus pharaonique qu’au fil des années, Robocop de Paul Verhoeven (1987) est devenu un film culte pour les amateurs d’action et de science-fiction. Seule consolation pour le cinéaste brésilien, la situation de Détroit n’a pas vraiment changé depuis les années 80 et le crime a même clairement augmenté depuis la mise en faillite de la ville l’an dernier. En 2013, Détroit a été le théâtre de 333 meurtres.

    Pour réaliser son film, José Padilha s’est tout d’abord affranchi du film initial. Au lieu de nous dépeindre le combat du cyborg face au crime, de le présenter comme une solution aux maux de la métropole américaine, le scénariste Joshua Zetumer nous propose de suivre l’évolution psychologique d’Alex Murphy, homme-robot à la fois torturé et manipulé. De plus, l’histoire se construit davantage sur une ossature pamphlétaire de la robotisation de l’armée. Derrière Robocop et Omnicorp, c’est toute l’industrie contemporaine de l’armement qui est pointée du doigt et remise en question. Avion sans pilotes ou drones capables de détruire des cibles précises, une réalité dans la guerre du 21ème siècle.

    Cela dit, il ne faut pas s’extasier outre mesure, Robocop est avant tout un blockbuster d’action. Malgré les rumeurs sur la frustration de José Padilha de se voir refuser neuf fois sur dix les propositions qu’il a amenées, le rendu est assez convaincant pour l’amateur de films hollywoodiens. Visuellement parfait et esthétiquement retravaillé, le justicier se donne une cure de jouvence réussie. De plus, la volonté d’ancrer davantage les pérégrinations psychologiques d’Alex Murphy apporte au film une nouvelle saveur, en particulier pour celles et ceux qui avaient vu le premier film.

    Ensuite, il faut également saluer le choix des acteurs. Tout d’abord, la découverte de Joel Kinnaman (Easy Money) qui incarne un Alex Murphy énervant d’inexpressivité mais représentant à merveille l’image que l’on se fait de Robocop. Ensuite, la présence au casting de l’inénarrable Gary Oldman, une nouvelle fois excellent dans un second rôle. De même que Samuel L. Jackson dont le statut de chroniqueur partial et légèrement extrémiste dévoile le récit sous-jacent du long-métrage. Enfin, Michael Keaton est le seul à réellement décevoir. L’acteur américain ne semblant pas croire lui-même à son personnage.

    En résumé, Robocop est un bon remake ayant choisi une voie parallèle à l’histoire initiale. Les effets spéciaux étant particulièrement réussis (mention spéciale au corps décharné d’Alex Murphy), l’existence de cette suite est d’autant plus justifiée. On regrettera toutefois une production avare de scènes violentes et une approche sociétale trop explicite.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.
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