Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?
De Philippe de Chauveron
Comédie
Avec Christian Clavier, Frédérique Bel, Emilie Caen, Chantal Lauby, Ary Abittan
Sorti le 16 avril 2014
Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt « vieille France ». Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d’ouverture d’esprit… Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois. Leurs espoirs de voir enfin l’une d’elles se marier à l’église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique.
Après avoir adapté les aventures de Ducobu au cinéma via une duologie au succès plus que mitigée, Philippe de Chauveron s’attaque à sa première comédie « communautariste » avec Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu.
Chapeauté par Christian Clavier et Chantal Lauby, le casting, issu de la nouvelle génération française, se veut très complet et a priori de qualité. Mais c’est sans compter sur une mise en scène extrêmement pauvre, laissant les acteurs à leur propre sort, finissant par proposer un jeu théâtral et exacerbé. De Chauveron ne semble pas maître de la situation, ne sachant pas toujours où placer judicieusement sa caméra, tirant vers le fond les quelques coups d’éclats humoristiques qui nous arrachent de justesse de petits soubresauts des zygomatiques.
Le réalisateur français nous ressert des vannes déjà vues et revues, stigmatisant les attitudes et les aspirations des minorités culturelles, religieuses, et ethniques, tout en demeurant politiquement (trop) correct. Du juif radin à l’arabe voleur en passant par le chinois au petit sexe, tous les clichés à éviter sont délibérément mis en avant tout au long du film qui s’enlise dans un faux suspens tout à fait artificiel saupoudré d’une bonne dose de pathos tout aussi factice.
Déconcertant de facilités scénaristiques, Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu s’apparente malheureusement trop à une succession de blagues « de beauf » sans jamais livrer une véritable comédie au sens noble du terme.