Mise en scène d’Alexis Goslain, avec Bernard Lefrancq, Angélique Leleux, Denis Carpentier, Perrine Delers, Anne Chantraine, Marie-Sylvie Hubot, Gauthier Bourgois, Frédéric Celini, Natasha Henry, Kris Castelijns et Philippe Peters. Du 5 décembre 2018 au 27 janvier 2019 au Théâtre Royal des Galeries.
Le Théâtre Royal des Galeries offre jusqu’au 27 janvier une rétrospective haute en couleur des évènements marquants de cette année. Le mondial, le mouvement #MeToo, les débats sur le changement climatique et la migration, la perte de France Gall et d’Aznavour, les bisbilles politiques et plein d’autres choses encore sont revisités sur le ton de l’humour et de la parodie.
À travers des sketches, du chant, de la danse et des paillettes, la troupe de la Revue, emmenée par le nouveau metteur en scène Alexis Goslain, nous transporte de l’actualité politique en Belgique aux grands enjeux mondiaux ou de société, tout en faisant la part belle à de grands chanteurs français récemment disparus.
L’édition 2018 est empreinte d’une certaine nostalgie avec de belles parodies du duo France Gall/Michel Berger et une véritable ode à Charles Aznavour. Bien sûr, ce passage en revue ne pouvait faire l’impasse sur l’affaire Hallyday. Johnny et sa galaxie, dont Mamie Rock, ont droit à leur quart d’heure. Les fans de foot ne seront pas en reste avec l’interview d’Eden Hazard, Kevin de Bruyne et Axel Witsel, bien peu en verve.
Un des clous du spectacle concerne la politique de mobilité de Bruxelles, brillamment exposée et moquée par le meneur de revue Bernard Lefrancq. Un exemple du surréalisme belge preuves à l’appui avec des photos de pistes cyclables assez farfelues dont Bruxelles est parsemée. On y apprend aussi que la capitale détient le triste record de capitale mondiale des vols de vélos. Les numéros d’équilibriste de Charles Michel avec la N-VA sont épinglés et donnent lieu à une belle séquence de ventriloque remplie de belgitude. Toutefois, la Revue 2018 semble moins insister sur la politique que les précédentes éditions.
La troupe n’a pas peur de rire de tout, quitte à pousser le public dans ses retranchements. Il faut également noter la somptuosité des costumes et des décors sur un air de cabaret, la grâce des moments chantés et dansés. La troupe communique son plaisir d’être ensemble sur scène, avec des éclats de rire non feints et une chorégraphie finale pleine de gratitude pour le public, que l’on pressent fidèle. Illustrant certainement une volonté de modernisation, la vidéo fait son entrée dans le spectacle de manière harmonieuse. Au final, on sourit beaucoup, on rit parfois et on se laisse prendre par la magie des paillettes, la mémoire rafraîchie par cette mise en perspective.