Boule et Bill 2
de Pascal Bourdiaux
Comédie
Avec Franck Dubosc, Mathilde Seigner, Charles Langendries, Jean-François Cayrey, Nora Hamzawi
Sorti le 5 avril 2017
Après un premier volet sentant bon le « tax shelter » et dénaturant largement la bande dessinée originale, on craignait le pire de ce deuxième opus de Boule et Bill, version « live ». Si le moins que l’on puisse dire est que le premier film n’avait pas bonne réputation, son succès en salles ne pouvait qu’entraîner une suite qui s’annonçait donc dans la continuité de cette destruction en règle de l’univers visuel et gaguesque de Roba. Même si l’on est loin d’être devant un grand film – ni même devant un bon – force est tout de même de constater que le présent résultat est plus cohérent et plus regardable que le précédent.
L’idée de départ est assez amusante puisqu’elle prend en compte le fait que le premier film n’ait pas laissé beaucoup de portes ouvertes scénaristiques ou dramaturgiques, s’arrêtant sur le chromo d’une petite famille parfaite, dans laquelle tout le monde – y compris le chien facétieux – a (re)trouvé sa place. La première scène montre l’éditrice du père de Boule (Franck Dubosc) reprocher à ce dernier la mièvrerie des histoires qu’il dessine. La perfection et le bonheur ne l’intéressant pas – et n’intéressant pas, selon elle, le lecteur –, il faut absolument que le père de famille/bédéiste redynamise tout ça en y apportant une bonne dose de malheur et d’imprévus.
Prenant cette recommandation au pied de la lettre et étant incapable de dessiner autre chose que sa véritable vie, le père de Boule se met en tête de forcer le malheur en feignant des disputes conjugales ou encore en mettant son fils dans des situations délicates. Ce qui donne lieu à un véritable « show Franck Dubosc ». On a donc droit à Franck imitant le babouin, Franck urinant sur les pieds de son voisin, Franck déchirant avec les dents et à quatre pattes une robe de sa femme, etc. Si cet aspect du film n’est certes pas le plus subtil – mais y en a-t-il –, il fera assurément hurler de rire les enfants.
C’est d’ailleurs à l’aune de la réaction potentielle d’un public large et familial qu’il faut juger ce genre de film, et celle-ci sera probablement globalement positive. Boule et Bill 2 charrie assez de bons sentiments et réserve assez de gags bon enfant pour convenir parfaitement à sa cible. À partir de là, qu’importe finalement qu’un tel film soit désespérément convenu, que le jeu des enfants soit particulièrement tarte et que Mathilde Seigner (qui remplace Marina Foïs) semble attendre son chèque en en faisant le strict minimum ? Ceux qui s’attachent à ce genre de « détails » n’iront de toute façon pas voir Boule et Bill 2.